L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a annoncé vendredi avoir enregistré dix cas d’hépatite d’origine inconnue chez des enfants au pays, dont un au Québec, quatre en Ontario, trois en Alberta et deux au Manitoba.

Les enfants étaient âgés de 1 à 13 ans, et sont tombés malades entre le 3 novembre 2021 et le 23 avril 2022. Tous les enfants ont été hospitalisés et deux ont dû avoir une greffe du foie. Aucun décès n’a été signalé, a précisé l’ASPC dans un communiqué. Aucun cas n’est lié aux hépatites connues telles que les hépatites A, B, C et E.

Au Québec, le ministère de la Santé et des Services sociaux confirme le signalement d’un cas probable d’hépatite sévère d'origine inconnue. « L’enfant a reçu les soins appropriés à sa condition et son état s’améliore », indique la porte-parole Marie-Claude Lacasse.

L’âge, le sexe et l’établissement où l’enfant malade est hospitalisé n’ont pas été précisés afin de protéger son identité.

Les médecins ont reçu la consigne d’être vigilants et de signaler tout cas probable. Il est donc attendu que des cas probables soient signalés au Québec ainsi que dans tout le Canada.

Marie-Claude Lacasse, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé le 10 mai avoir recensé 348 cas probables d’hépatite d’origine inconnue dans 20 pays. Ces enfants qui étaient auparavant en bonne santé ont soudainement développé une hépatite, c'est-à-dire une inflammation du foie.

L’hépatite aiguë sévère chez les enfants est un problème de santé relativement rare qui se produit parfois au Canada. À l’occasion, il est impossible d’en trouver la cause. L’enquête en cours de l’ASPC tente donc de déterminer si ces cas sont liés à ceux recensés ailleurs dans le monde et s’il y a eu une augmentation du nombre d’infections du foie dans les derniers mois.

Chaque année, des cas d’hépatite sévère d’origine inconnue sont déclarés chez des enfants, souligne le ministère de la Santé et des Services sociaux. « L’enquête internationale vise à déterminer s’il y a présentement un excès de cas par rapport à la normale et, si oui, de tenter d’en identifier la cause possible », explique Mme Lacasse.

Surveillance des symptômes

La plupart des malades ont présenté un jaunissement de la peau et des yeux, des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, une urine foncée, des selles pâles, une perte d’appétit, de la fièvre et de la fatigue. « Il existe des traitements même pour les cas d’hépatite aiguë sévère dont la cause est inconnue, et la majorité des enfants se rétablissent avec des soins médicaux », indique l’Agence de la santé publique du Canada, qui invite les parents à aller consulter si leur enfant présente ces symptômes.

Selon l’OMS, l’hypothèse d’une infection par un virus pour expliquer cette mystérieuse maladie qui touche principalement des enfants est la plus probable. Les adénovirus se propagent généralement par contact personnel, par les gouttelettes respiratoires et les surfaces. Ils sont connus pour provoquer des symptômes respiratoires, des conjonctivites ou des troubles digestifs.

Après deux ans de pandémie, la question d’une « dette » immunitaire qui rendrait certains enfants plus fragiles est soulevée par des scientifiques. À cause du confinement et de la COVID-19, les enfants n’étaient pas exposés de façon normale aux pathogènes, ce qui les a peut-être rendus plus vulnérables à ce virus, estiment des spécialistes.

Par ailleurs, le rôle des vaccins contre la COVID-19 a été écarté, puisqu’une grande majorité des enfants n’étaient pas vaccinés, a indiqué l’OMS. Les investigations se poursuivent dans tous les pays ayant rapporté des cas.

Avec l’Agence France-Presse