Le gouvernement fédéral n’a pas besoin de l’aide des provinces pour implanter son programme national de soins dentaires, croit le chef du Nouveau parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh.

De passage à Montréal, M. Singh s’est défendu mercredi de vouloir s’ingérer dans les champs de compétences des provinces. Mais qu’elles soient d’accord ou non, la mise en place d’un programme national de soins dentaires pour les familles à faible revenu — une promesse néo-démocrate — pourra aller de l’avant, estime-t-il.

« On n’embauche pas de dentistes. […] On a un système qui paie déjà pour quelques-uns [des Canadiens], les communautés autochtones [par exemple]. On augmente ce système et on paie les factures pour que les gens aient accès aux soins dentaires immédiatement », a-t-il expliqué.

M. Singh a également réitéré que le Québec pourrait se retirer du programme et obtenir une compensation financière de la part du fédéral. Selon le NPD, le gouvernement fédéral doit impérativement s’entendre avec le gouvernement Legault s’il souhaite aller de l’avant.

Mais les négociations s’annoncent ardues. « Notre demande est claire et non négociable : c’est en haussant les transferts fédéraux en santé qu’Ottawa peut nous aider et non pas en jouant dans nos compétences, notamment avec des fonds ciblés », a indiqué le cabinet du ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé.

Les provinces font front commun depuis plusieurs années pour réclamer du gouvernement fédéral qu’il augmente ses transferts en santé à hauteur de 35 % (contre 22 % actuellement), et de, de façon récurrente et sans condition.

La création de ce programme de soins dentaires, confirmée dans le dernier budget fédéral, faisait partie de l’entente conclue entre le premier ministre Justin Trudeau et Jagmeet Singh.

Cette entente assure la survie du gouvernement libéral minoritaire aux Communes jusqu’en juin 2025 grâce à l’appui des élus néo-démocrates lors des votes de confiance sur les budgets. En échange de cet appui, les libéraux s’engagent à financer certaines mesures jugées prioritaires par le NPD.

Le programme de soins dentaires doit être mis en œuvre dès cette année au coût de 300 millions de dollars. Il s’appliquera d’abord aux enfants de moins de 12 ans avant d’être élargi aux personnes de moins de 18 ans, aux aînés et aux personnes en situation de handicap en 2023 grâce à un 600 millions de dollars supplémentaire.

La mise en œuvre complète du programme est prévue en 2025. Il sera alors limité aux familles ayant un revenu annuel inférieur à 90 000 $ pour un coût annuel estimé à 1,7 milliard de dollars.