Devant la hausse des cas et des hospitalisations, Québec reconduit au moins jusqu’au 14 mai les mesures prises pour faire face à l’absentéisme et la pression dans le réseau de la santé, dont la « prime COVID ». Celle-ci devaient initialement prendre fin le 16 avril.

« En raison de la situation épidémiologique actuelle, soit celui d’une augmentation du nombre de cas de COVID-19 et d’hospitalisations, les mesures incitatives mises en place pour favoriser la présence de la main-d’œuvre, notamment au sein du réseau de la santé et des services sociaux, seront reconduites pour encore quelques semaines, soit au moins jusqu’au 14 mai », a confirmé le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) mercredi matin.

C’est donc dire que la fameuse « prime COVID » de 4 % et 8 % durera au moins un mois de plus pour tous les employés du réseau de la santé. Sa levée devait prendre effet à la mi-avril, dans la foulée de la levée graduelle des mesures sanitaires.

Sans annoncer de nouvelles restrictions, les autorités prolongent toutefois aussi de quatre semaines plusieurs mesures prises pour répondre à la cinquième vague, dont la rémunération à taux double pour les employés effectuant une prestation de travail en temps supplémentaire et l’octroi d’une somme de 100 $ supplémentaire pour les travailleurs à temps partiel effectuant plus de 30 heures de travail par semaine.

Les syndicats, eux, ont accueilli l’annonce favorablement mercredi, ne cachant toutefois pas leur agacement. « C’est bien dommage qu’il faille une possible sixième vague pour que le gouvernement corrige l’erreur d’annuler ces primes, imparfaites mais nécessaires dans l’immédiat pour prévenir des démissions et des bris de service. C’est aussi regrettable que nous ayons été informés mais non consultés. Nous nous répéterons aussi longtemps que nécessaire : de procéder unilatéralement et à la pièce, cela donne des mesures incohérentes », ont martelé à l’unisson la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et plusieurs autres.

Des acquis demeurent

Certaines mesures doivent tout de même demeurer en place à plus long terme, dont les primes pour récompenser les infirmières qui n’ont pas quitté le réseau, allant de 12 000 $ à 18 000 $ selon la situation, ainsi que des incitatifs pour s’établir en région ou encore l’allocation temporaire pour les cadres œuvrant auprès du personnel infirmier.

La plateforme Je contribue poursuivra également ses activités, dans le but de recruter plus de « bras » dans le réseau. Les primes pour l’ajout d’un quart de fin de semaine, ou pour un changement de quart de jour vers le soir ou la nuit, seront aussi maintenues « pour le moment », mais devraient être retirées « lorsque la situation le permettra ».

Québec rappelle au passage que plus de 5,3 milliards ont déjà été versés en différentes primes et mesures financières prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire afin « d’assurer une disponibilité adéquate du personnel pour le maintien de la prestation de soins et services ».