(Montréal) La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) qui représente 3500 paramédics au Québec demande l’intervention d’un conciliateur dans la négociation de leur convention collective échue depuis le 1er avril 2020.

Disant se trouver dans « une impasse » dans ses pourparlers avec le gouvernement, la FSSS-CSN s’est adressée au ministère du Travail, vendredi, afin qu’un conciliateur soit nommé pour tenter de rapprocher les parties.

En raison de la pandémie qui a frappé en mars 2020, les négociations ont été mises de côté pendant plusieurs mois. Les parties ont discuté des clauses normatives en premier lieu, mais les enjeux monétaires n’ont été abordés qu’à la fin de l’été 2021.

Puis, tout juste avant la période des Fêtes, les négociateurs ont tenté un « blitz » dans l’espoir d’en venir à une entente de principe avant la veille de Noël. Malheureusement, ces efforts en tête-à-tête, sans comité de négociation, ont échoué. C’est ce qui laisse croire au syndicat que les démarches font maintenant face à une impasse.

« On a demandé de reprendre en grand groupe après les Fêtes et puis là c’est silence radio, [le gouvernement] ne nous rappelle pas », a partagé le représentant du secteur préhospitalier de la FSSS-CSN, Jean Gagnon, en entrevue à La Presse Canadienne.

Par ailleurs, le syndicat dispose de mandats de grève « à utiliser au moment opportun », peut-on lire dans un communiqué publié samedi matin.

Dans ce même communiqué, Jean Gagnon déplore que « les représentants du gouvernement ferment la porte » aux propositions du syndicat « sur presque tous les enjeux ». Il affirme que les paramédics accusent un important retard par rapport aux acteurs de la sécurité publique et du réseau de la santé.

En entrevue, il admet que le syndicat réclame « une augmentation de salaire substantielle » en plus de demander un reclassement du niveau de rémunération relié au poste de paramédic. Une bonification qui permettrait du même coup un meilleur recrutement et améliorerait la rétention de la main-d’œuvre.

Parmi les autres demandes des paramédics, on veut réduire la surcharge de travail du personnel, éliminer les horaires de faction et améliorer les conditions de santé et de sécurité au travail.

En ce qui concerne les mandats de grève, bien évidemment les services ambulanciers doivent continuer de fonctionner en tout temps pour assurer la sécurité de la population. Toutefois, les paramédics ont déployé certains moyens de pression, dont celui d’offrir tous les transports en ambulance gratuitement. C’est-à-dire que peu importe la raison de leur intervention ou l’état du patient, la facture est entièrement refilée au gouvernement.

De plus, les paramédics commencent à refuser d’exécuter certaines tâches, comme celle de ramener à leur point d’origine les employés de la santé qui montent à bord des ambulances lors de transports de patients. Ils refusent aussi d’entrer à l’intérieur des urgences des hôpitaux et de monter sur les étages des hôpitaux.

Si la tentative de négociation en conciliation ne fonctionne pas, le syndicat envisage de pousser plus loin ses moyens de pression en demandant au tribunal de modifier les paramètres des services essentiels pour forcer le personnel-cadre à participer à l’effort de grève.

« À ce moment-là, on pourrait avoir des paramédics qui exercent la grève sur une ligne de piquetage et ce serait des cadres qui les remplaceraient », a suggéré M. Gagnon.