« Ce qu’ils veulent savoir, c’est à quelle date ils vont recevoir leur argent » : les infirmières du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal devront attendre encore près de deux semaines pour recevoir les primes qui leur avaient été promises par le gouvernement l’automne dernier.

« Nous connaissons effectivement des retards dans le paiement des primes ​exceptionnelles annoncées par le gouvernement au cours des derniers mois, a indiqué par courriel Valérie Lafleur, du bureau des relations avec les médias du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal. Ces retards sont attribuables à des ajustements qui devaient être faits avec nos fournisseurs de paie. »

La date de versement de certaines de ces primes a finalement été confirmée à La Presse en fin de soirée mardi. « Nos équipes ont depuis peu tous les éléments nécessaires pour effectuer ce rattrapage et le paiement de la grande majorité de ces primes exceptionnelles se fera le 27 janvier prochain », a annoncé Valérie Lafleur.

Les infirmières du CIUSSS de l’Est-de-Montréal travaillent notamment à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Pour certaines, c’est l’annonce de ces primes qui les avaient convaincues de revenir dans le système de santé.

Une frustration de plus

« Je suis écœuré. Ça pète partout », a indiqué à La Presse un infirmier qui a demandé l’anonymat, par crainte des représailles de son employeur. Jusqu’à mardi, il n’avait reçu aucun des montants promis par le gouvernement de François Legault.

Rappelons que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a offert à l’automne des primes allant de 12 000 $ à 18 000 $ dans l’espoir de recruter 4000 infirmières manquantes.

« Ça peut paraître anecdotique, face à l’urgence de soigner les gens. Mais quand les gens s’attendent à recevoir des chèques et que les chèques ne rentrent pas, ça crée une frustration qui vient s’ajouter aux autres frustrations », indique Denis Cloutier, président du Syndicat des professionnelles en soin de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

Plusieurs montants n’ont toujours pas été vus sur les talons de paies des employés de ce CIUSSS, précise Denis Cloutier. Par exemple, la rétroaction salariale, c’est-à-dire la différence entre les salaires avant et après la signature de la nouvelle convention collective versé rétroactivement. De plus, des primes de soir et de nuit, des montants additionnels pour les quarts de fin de semaine, une augmentation du taux horaire pour le personnel de CHSLD et les premiers versements des primes de 12 000 $ à 18 000 $ manquent aussi toujours à l’appel. « Ça devient d’un ridicule des retards des versements qui sont dus aux employés », a dénoncé Denis Cloutier.

Cette situation n’est pas généralisée à l’ensemble du Québec. En effet, selon les informations de La Presse, plusieurs employeurs (dont d’autres CIUSSS à Montréal), ont déjà fait, ou sont en voie de faire, les versements de ces primes à leurs employés.