(Ottawa) Corriger le système de soins de longue durée du pays coûterait près de 14 milliards, selon le directeur parlementaire du budget (DPB).

Un rapport publié mercredi par le bureau d’Yves Giroux estime que les gouvernements devraient investir 13,7 milliards pour en finir avec les listes d’attente, bonifier le salaire et les avantages sociaux du personnel, augmenter le nombre d’heures de soins par jour aux résidents et élargir les soins à domicile.

L’analyse du DPB avait été demandée par le député vert britanno-colombien Paul Manly.

Les problèmes du système sont bien documentés depuis des années, mais ils ont été dramatiquement mis en évidence durant la pandémie de COVID-19. Les résidents des établissements de soins de longue durée ont été les plus touchés par les éclosions de coronavirus et les décès au cours des deux premières vagues de la pandémie.

Selon le National Institute on Aging de l’Université Ryerson, 57 % des 26 555 Canadiens décédés de la COVID-19 vivaient dans un centre de soins de longue durée.

La troisième vague de COVID-19 ce printemps a été moins meurtrière dans ces établissements, car la majorité des résidents étaient complètement vaccinés au moment où elle a commencé.

Le DPB estime qu’environ 52 000 Canadiens sont en attente de soins de longue durée, en comptant les personnes qui sont dans les hôpitaux. « Pour répondre à la demande, il faudrait augmenter de 26 % le nombre de lits de soins de longue durée au Canada, ce qui représente des dépenses supplémentaires de 3,1 milliards », indique M. Giroux.

Par ailleurs, il en coûterait 5,2 milliards pour ajouter 82 millions d’heures de soins à domicile, et 4,3 milliards pour augmenter de presque une heure le temps par jour consacré aux soins de chaque résident dans les établissements, estime le DPB.

Enfin, l’État devrait investir 1,1 milliard pour bonifier les avantages sociaux des employés et faire passer leur salaire à 25 $ de l’heure.