(Montréal) Des groupes de personnes âgées et retraitées réclament la tenue d’états généraux sur les conditions de vie des aînés, financières, sociales et autres.

Regroupés sous l’égide de la Coalition pour la dignité des aînés, ces groupes formulent 38 demandes portant sur différents aspects de ces conditions de vie.

« Peut-on maintenant faire une grande réflexion ? Des états généraux¸ ça permet d’amener le gouvernement autour de la table ; ça permet d’amener les associations qui ont beaucoup de choses à dire ; ça permet d’amener la société civile ; ça permet d’aller chercher des chercheurs. Ce temps de réflexion, actuellement, il est nécessaire », a plaidé en entrevue lundi Rose-Marie Thonney, porte-parole de la coalition.

Entre autres, la coalition revendique une augmentation des budgets des soins à domicile. Elle tient aussi à ce que Québec redirige des médecins vers les soins à domicile plutôt que le milieu hospitalier.

« Depuis qu’on parle de support aux personnes âgées, on n’a pas mis l’accent sur les soins à domicile. Si on regarde : 90 % des aînés de 65 ans et plus vivent dans leur maison ou dans une RPA (résidence privée pour aînés), mais c’est comme une maison. Et ces gens-là souhaitent rester chez eux », rapporte Mme Thonney.

Dans la même veine, la Coalition pour la dignité des aînés propose d’améliorer les conditions de travail du personnel qui œuvre dans les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Elle songe ici aux ratios ou aux déplacements entre les étages ou entre les établissements.

La coalition demande d’ailleurs à ce que des normes de qualité soient instaurées dans les établissements, tant privés que publics.

Elle demande également que la climatisation soit offerte dans tous les CHSLD et que les travaux de rénovation requis soient effectués.

Aspect financier

Au plan financier, la Coalition pour la dignité des aînés réclame l’instauration d’une nouvelle allocation pour les aînés qui n’ont pas suffisamment de revenus à la retraite.

« Pour que les aînés puissent vieillir dans la dignité, il leur faut des revenus décents, c’est-à-dire supérieurs au seuil de faible revenu ; ce dernier se situant entre 24 083 $ et 32 682 $ après impôts pour une personne seule. Or, une personne de 65 ans et plus qui a droit seulement à la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) et au Supplément de revenu garanti (SRG) dispose d’environ 18 000 $, se retrouvant donc bien en dessous de ce seuil », explique la coalition dans la documentation qui accompagne ses revendications.

Les groupes qui forment la coalition revendiquent également que les régimes de retraite soient considérés comme des créanciers prioritaires en cas de faillite d’une entreprise. À l’heure actuelle, lorsque leur employeur fait faillite, certains se retrouvent avec une rente de retraite grandement amputée, parce que les autres créanciers ont pu se servir avant eux.

La coalition regroupe entre autres l’Association de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR), l’Association des retraités de l’éducation et des autres services publics de la CSQ (AREQ-CSQ) ainsi que l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP).