(Montréal) La gradation des moyens de pression déployés par les infirmières inquiète le gouvernement du Québec qui a obtenu une audience d’urgence devant le Tribunal administratif du travail (TAT) dans l’espoir d’empêcher les infirmières de faire la grève des heures supplémentaires.

En fin de journée, mercredi, le tribunal administratif a publié un communiqué de presse pour confirmer la tenue d’une audience jeudi à la demande du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS).

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) devra donc défendre le droit de ses membres de refuser d’effectuer du temps supplémentaire obligatoire (TSO).

Les infirmières ont prévu faire la grève du TSO samedi et dimanche afin de dénoncer à nouveau leurs conditions de travail.

De son côté, le gouvernement dit craindre un bris de service dans le réseau de la santé. L’audience aura lieu à 10 h, jeudi matin, à Montréal.

Depuis le début de la semaine, la FIQ multiplie les coups d’éclat dans l’espoir d’attirer l’attention sur les conditions de travail qualifiées de carrément « dangereuses » par la présidente du syndicat, Nancy Bédard.

Lundi, les infirmières ont bloqué le pont Jacques-Cartier, à Montréal, et le pont de Québec. Puis, mercredi, elles ont installé 125 effigies de personnes âgées sur le terrain du centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) René-Lévesque, à Longueuil. Elles voulaient démontrer la tâche impossible qu’a la seule infirmière en service, la nuit, à prodiguer des soins aux 224 résidents.

D’après les données présentées par le syndicat, il serait courant que les ratios de patients par infirmière s’élèvent jusqu’à 100, voire 200 patients.