(Québec) Les élus caquistes ont refusé, mercredi, la tenue des consultations sur la transmission de données médicales personnelles à des entreprises pharmaceutiques.

Les députés caquistes, qui sont majoritaires à la Commission parlementaire de la santé et des services sociaux, ont voté contre cette proposition de Québec solidaire (QS) en plaidant qu’il s’agit là d’un scénario hypothétique.

Pourtant il y a quelques semaines à peine, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, avait plaidé que ces données confidentielles pourraient servir à attirer des investissements d’entreprises ici et que ce serait « gagnant » pour le Québec.

Cependant, le porte-parole des élus caquistes, le député Ian Lafrenière, soutient qu’il n’est pas pertinent d’entendre des experts sur cet enjeu, puisqu’il n’y a toujours pas de projet de loi qui a été déposé.

« Il n’y a aucun besoin à ce moment-là d’aller faire ce travail-là avec une feuille blanche, alors qu’il n’y a pas de demande, il n’y a pas d’intérêt pour le moment », a-t-il déclaré en conférence de presse dans le hall du parlement.

Les députés caquistes ont fait bloc pour battre la proposition de QS, mais M. Lafrenière a assuré qu’« on est capables de faire notre travail de façon non partisane ».

QS a encaissé avec « grand déplaisir » la défaite. Le parti a rappelé que sa proposition avait pourtant reçu l’appui notamment de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, de l’Association des psychologues et de l’Association des gestionnaires d’information de la santé.

« Ça suffit, les ballons d’essai, ça suffit, les déclarations incendiaires », a dénoncé le co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, en conférence de presse.

« Faites donc une commission parlementaire pour qu’on dissipe les doutes, pour qu’on fasse la lumière sur les intentions du gouvernement en matière de partage des données médicales. »

Selon lui, c’est un refus qui « mine la crédibilité du gouvernement ».

Rappelons que le transfert de renseignements médicaux non nominatifs a lieu dans certains États comme la France, l’Écosse, et même l’Ontario, avec des balises.