Depuis le début de la crise de la COVID-19, des travailleurs de la santé qui se battent contre le coronavirus doivent faire des choix difficiles pour leurs patients, ce qui entraîne chez eux des « blessures morales ». Pour les aider maintenant et en vue d’une deuxième vague, un nouveau guide vient d’être créé.

Il est le fruit d’une collaboration entre le Centre d’excellence sur le trouble de stress post-traumatique et les états de santé mentale connexes, situé à Ottawa, et le Centre de santé mentale post-traumatique Phoenix Australia.

Intitulé « Détresse morale chez les travailleurs de la santé durant la pandémie de COVID-19 : Guide sur les blessures morales », il fait état de situations vécues par les travailleurs de première ligne.

« À quel patient offrir des soins essentiels à la survie quand les ressources sont limitées ? Comment justifier qu’il faille donner hâtivement son congé à un patient pour éviter d’en infecter d’autres ? Qu’arrivera-t-il à mes patients qui souffrent de problèmes mentaux si je dois mettre fin aux soins “non essentiels”, comme la psychothérapie ? », y est-il détaillé.

Le guide a pour objectif d’offrir du soutien et des conseils afin d’aider les travailleurs, leurs employeurs et les dirigeants du milieu de la santé.

Il propose notamment de mettre en place des structures préventives qui protègent les travailleurs avant qu’ils ne subissent des blessures morales. On y explique ainsi comment cerner les facteurs de risque et comment se préparer.

« La pandémie de COVID-19 cause un stress physique et mental intense chez les travailleurs de la santé. Ils ressentent de la culpabilité et de la honte. De la culpabilité quand ils doivent déterminer quels patients recevront des traitements ; de la honte parce qu’ils ont l’impression de ne pas offrir des soins optimaux à tous leurs patients, alors que dans les faits, ils offrent les meilleurs soins possible compte tenu des circonstances », a commenté dans un communiqué le Dr Patrick Smith, directeur général du Centre d’excellence sur le trouble de stress post-traumatique et les états de santé mentale connexes du Canada.

En plus de tout ça, ils ont parfois peur d’être infectés à leur tour et de transmettre le virus à leurs proches.