Les femmes demeurent touchées de façon disproportionnée au Canada par l'accident vasculaire cérébral (AVC) tout au long de leur vie et elles sont plus nombreuses que les hommes à en mourir ou à vivre avec des séquelles qui sont plus graves.

Le Bulletin sur l'AVC 2018 publié mardi par la Fondation des maladies du cÅ"ur et de l'AVC précise que tels incidents tuent un tiers de plus de femmes que d'hommes au Canada.

Environ 405 000 personnes vivent avec les conséquences d'un AVC, dont 214 000 femmes, et comparativement aux hommes, les femmes sont 60% moins susceptibles de retrouver leur autonomie.

Le Bulletin ajoute que l'AVC est trois fois plus fréquent chez les femmes enceintes que chez celles d'âge comparable qui ne le sont pas. De plus, le risque d'AVC augmente chez les femmes ménopausées et s'élève jusqu'à 30% avec le recours au traitement d'hormonothérapie substitutive.

La Fondation déplore qu'à peine 46% des Canadiennes ayant subi un AVC participent à des programmes de réadaptation. Après avoir été terrassées, elles sont moins susceptibles que les hommes de retourner à la maison et près de deux fois plus d'entre elles sont traitées dans des établissements de soins de longue durée.

Yves Savoie, chef de la direction national de la Fondation, affirme que les hommes profitent davantage que les femmes des améliorations des 20 dernières années en matière de sensibilisation, de soins, de traitement et de recherche.

Le Bulletin sur l'AVC 2018 signale que chaque jour au Canada, 18 femmes meurent d'un accident vasculaire cérébral.

L'hypertension artérielle est un facteur de risque majeur d'AVC chez les femmes et les hommes adultes, tout comme le diabète et le tabagisme.

«Les femmes sont plus susceptibles d'avoir une pression artérielle élevée et [...] un rythme cardiaque irrégulier, une condition connue sous le nom de fibrillation auriculaire», a expliqué Patrice Lindsay, le responsable des AVC pour la Fondation.

La fibrillation auriculaire peut entraîner une accumulation de sang à l'intérieur d'une cavité cardiaque, ce qui permet aux caillots de se former et de se diriger vers le cerveau, où ils obstruent les vaisseaux sanguins et provoquent un accident vasculaire cérébral.

«Et ces deux facteurs contribuent fortement aux accidents vasculaires cérébraux et [...] aux AVC qui ont de mauvais résultats», a-t-il dit.

Les femmes qui ont eu un AVC, surtout tard dans la vie, peuvent être veuves ou vivre seules et n'ont souvent pas de soutien familial à la maison pour les aider à se rétablir, alors que la moyenne des victimes d'AVC est d'environ cinq ans plus jeune et peut compter sur un conjoint pour les aider à retrouver une fonction physique dans une plus grande mesure.

«Je pense que ce rapport met notamment en évidence des lacunes dans les connaissances sur les femmes et les AVC, de sorte que nous ne comprenons pas complètement pourquoi le pronostic des femmes après un AVC est pire ou quelles sont les choses qui sont à l'origine de cette différence que nous constatons», a déclaré la docteure Moira Kapral, une spécialiste du University Health Network de Toronto dont la recherche porte sur les services de santé de l'AVC.

«Jusqu'à ce que nous comprenions cela, nous ne pouvons pas développer un traitement efficace», a-t-elle ajouté, en précisant que la recherche sur les AVC est de plus en plus ciblée sur les femmes.

Les signes de l'AVC sont résumés par l'acronyme VITE: Visage (Est-il affaissé?), Incapacité (Pouvez-vous lever les deux bras normalement?), Trouble de la parole (Trouble de prononciation?) et Extrême urgence (Composez le 911).

L'AVC est une urgence médicale. Il est essentiel d'obtenir des traitements tels que des médicaments anti-caillots pour limiter les dommages aux cellules du cerveau et améliorer les chances de guérison.