Le sort des proches aidants se retrouve au coeur d'un colloque présenté à Montréal, dimanche après-midi, par l'Institut de planification des soins.

La présidente de l'organisation, l'avocate et infirmière Danielle Chalifoux, soutient que ce n'est vraiment pas un luxe de se soucier de leur réalité, car, à son avis, «ils sont les parents pauvres de notre système de santé et que, dans une certaine mesure, ils sont assez exploités».

Pour étayer son point de vue, elle souligne que cette «main-d'oeuvre invisible» se voit de plus en plus souvent confier des «tâches qui normalement devraient être effectuées par d'autres personnes plus compétentes».

Me Chalifoux enchaîne en disant que, comme «les proches aidants manquent de formation pour les exécuter, ils finissent par être épuisés».

Selon elle, ces problèmes n'iront certainement pas en décroissant dans un contexte de vieillissement de la population.

Elle mentionne que jamais avait-on vu dans l'histoire de l'humanité «autant de personnes âgées qui ont une longévité extraordinaire, qui développent plein de maladies chroniques ou dégénératives et qui auront, par conséquent, besoin de plus en plus de soins».

Dans de pareilles circonstances, Danielle Chalifoux estime que des actions doivent être mises en branle afin de protéger les proches aidants qui n'ont vraiment pas fini d'être confrontés à d'immenses défis.

«Pour commencer, ils ont besoin de répit parce que, dans les cas de maladie d'Alzheimer par exemple, ils travaillent 24 heures sur 24, sept jours par semaine. [...] Il leur faut de la formation, car il y a des gens qui offrent des soins vraiment très compliqués», explique-t-elle.

Me Chalifoux juge qu'il est aussi nécessaire que les proches aidants puissent jouir d'un coup de pouce économique accru.

«Les personnes, qui sont sur le marché du travail et qui doivent quitter leurs fonctions pour s'occuper d'un membre de leur famille, vont voir leurs revenus évidemment baisser considérablement. Or, présentement, les crédits d'impôt sont vraiment faméliques », observe-t-elle.

Danielle Chalifoux est d'avis que pour mieux soutenir les proches aidants, plusieurs pistes pourraient être envisagées par la classe politique.

Elle propose entre autres la mise en place d'une stratégie globale provinciale et fédérale dont le but serait d'éviter qu'ils ne s'appauvrissent indûment, l'enchâssement de leurs droits dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux ou encore l'adoption d'une loi-cadre à leur sujet.

Me Chalifoux espère que les élus redoubleront de bonne volonté dans ce dossier pour une raison fort simple.

«Les proches aidants sont souvent débordés et très fatigués, ils ont donc beaucoup de misère à effectuer eux-mêmes les démarches pour faire reconnaître leurs droits», déplore-t-elle.