Un nouveau groupe de jeunes médecins dénonce les compressions en Santé publique, exigées par le gouvernement Couillard, qui devront être effectives d'ici le 1er avril 2015.

« Le gouvernement prend des décisions irresponsables, s'insurgent les Jeunes médecins pour la santé publique (JMPSP). Le premier ministre a une perspective de court terme alors qu'on doit avoir une vision à long terme pour les enjeux de santé de la population. »

Les coupures de 30 % dans les budgets des directions régionales de la Santé publique ont mis en colère des résidents et des finissants spécialistes en santé publique et médecine préventive. Exerçant leur profession dans différentes régions de la province, ils ont décidé de se mobiliser. « Nous sommes actuellement une vingtaine, mais le groupe s'agrandit chaque jour, explique Dre Catherine Dea, une des fondatrices. Tous ces jeunes médecins qui viennent d'arriver sur le marché du travail sont extrêmement déçus du premier ministre Philippe Couillard, d'autant plus parce qu'il est lui-même médecin.

« Lors de son discours inaugural, le premier ministre avait dit qu'il miserait sur la prévention pour que la société québécoise soit en meilleure santé. Et c'est justement à cet endroit qu'il coupe. » Les Jeunes médecins pour la santé publique rappellent qu'investir dans la prévention, c'est la solution qui a le plus d'impact sur la santé de la population, études scientifiques à l'appui.

Alors qu'on doit amputer la portion du budget allouée à la prévention, le Québec n'investit déjà pas assez selon des experts canadiens. « Au Québec, seulement 2 % du budget en santé est actuellement investi en santé publique, précise Dre Cat Tuong Nguyen. Il y a 10 ans, des experts du rapport Naylor recommandaient déjà d'y allouer 5 %. Chaque dollar en prévention permet d'économiser en moyenne 5,60 $ en soins de santé évitables. »

« Les maladies chroniques, comme l'obésité, le diabète, l'hypertension et le cancer sont déjà en augmentation, ajoute Dre Catherine Dea. Le système de santé a déjà de la difficulté à être accessible pour tous, on se questionne sur les impacts dans 10 ou 20 ans. C'est très inquiétant. »

Les services des directions régionales de santé publique qui devront être abolis n'ont pas encore été précisés par le ministère de la Santé. Selon le groupe, la protection contre les maladies infectieuses comme Ebola ne devrait pas être touchée, mais la surveillance des moisissures dans les écoles, l'aide aux femmes enceintes défavorisées ou le soutien aux patients souffrant de troubles mentaux pourraient écoper.