Les infirmières du Québec sont inquiètes des impacts qu'auront les coupes en santé sur les services à la population et sur leurs conditions de travail.

«Comment le gouvernement peut-il encore prétendre sans rire qu'il n'y aura pas de coupures de services à la population ? », a demandé la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Régine Laurent, dans une conférence de presse ce matin.

Alors que l'étude des crédits commence au ministère de la Santé et que l'ampleur des coupes exigées dans le réseau n'est pas encore connue, certains établissements ont déjà commencé à retrancher des postes.

Le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) Ahuntsic-Montréal-Nord a annoncé l'abolition de 15 postes, dont deux d'infirmières scolaires. Une manifestation est d'ailleurs prévue ce midi au CSSS pour dénoncer la situation. Au CSSS de la Montagne, c'est 17 postes qui seront abolis cette année.

Dans son dernier budget, le gouvernement a annoncé qu'il souhaite limiter la hausse des dépenses en santé à 3% cette année. Au cours des dix dernières années, cette hausse s'est plutôt élevée à 5,6% en moyenne.

Même si les montants exacts devant être récupérés dans chaque région ne sont pas encore connus, certains établissements ont commencé à préparer le terrain. À Montréal, l'Agence de la santé a demandé à ses établissements un effort totalisant 100 millions. Et les compressions totales pourraient être encore plus élevées.

«Il ne doit pas y avoir de coupures aveugles comme c'est le cas actuellement », mentionne toutefois Mme Laurent.

La présidente de la FIQ souhaite aussi que la voie des infirmières et des professionnels de la santé soit entendue quand viendra le temps de réviser les programmes, comme le gouvernement a promis de faire à l'automne.