Une nouvelle étude laisse entendre que l'espérance de vie des Canadiens et des Américains souffrant du VIH approche désormais de celle de la population en général.

Selon cette étude, une personne dans la vingtaine recevant de nos jours un diagnostic de VIH peut s'attendre à devenir septuagénaire. Il y a quelques décennies, un tel diagnostic était plutôt synonyme de condamnation à mort.

Mais avec la découverte et l'amélioration des médicaments antirétroviraux, le VIH est devenu une maladie chronique pour la plupart de ceux ayant accès aux traitements et pouvant se les permettre sur le plan financier.

L'un des principaux chercheurs dans le domaine, le docteur Julio Montaner, soutient que les conclusions de l'étude sont synonymes d'excellentes nouvelles.

Le docteur Montaner est le directeur du Centre pour l'excellence en VIH/sida de la Colombie-Britannique, qui a mené la recherche collaborative ayant mené à la production de l'étude. Celle-ci est publiée dans le journal scientifique PLoS One.

Selon lui, les gains en matière de longévité sont remarquables. En 2000, un jeune homme âgé de 20 ans recevant un diagnostic de VIH pouvait s'attendre à vivre pendant encore 36 ans. En 2006, ce total était passé à 51 ans.

«Je ne crois pas, en toute honnêteté, qu'il existe un domaine de la médecine ayant subi une évolution révolutionnaire au cours de notre existence comme ce fut le cas pour le VIH», a-t-il poursuivi.

La docteure Ann Stewart, directrice médicale de la Maison Casey de Toronto, partage cette opinion.

La Maison Casey a ouvert ses portes il y a 25 ans comme hospice pour sidéens sur le point de mourir. Alors que les traitements ont prolongé la vie des patients qui y sont soignés, les installations se sont transformées en hôpital offrant des soins aux gens vivant avec le VIH.

Pour Mme Stewart, les conclusions de l'étude reflètent ce que les employés de la Maison Casey constatent chez leurs patients. Elle affirme cependant que tout n'est pas rose - les gens atteints du VIH développent souvent les problèmes de santé liés à la vieillesse plus rapidement que ceux qui ne sont pas infectés.

Les problèmes cardiaques, les cancers et le début de la démence qui sont normalement prévisibles à la fin de la soixantaine, passé 70 ans, voire même après 80 ans chez les gens non infectés, peuvent apparaître dès la cinquantaine chez les personnes aux prises avec le VIH, dit-elle.

«C'est bien mieux qu'avec, c'est certain. Mais il existe encore des défis», poursuit-elle.

«Vous pouvez être atteint du VIH et vivre une vie merveilleuse. Mais il existe certaines complications et obstacles associés à cette maladie, comme il y en a pour d'autres maladies chroniques. Tout n'est donc pas parfait.»