Le nombre de personnes dans le monde souffrant de démence, dont la maladie d'Alzheimer, va tripler d'ici 2050, pour atteindre 135 millions, selon une étude publiée jeudi avant un sommet du G8 à Londres consacré au sujet.

Selon le rapport d'Alzheimer Disease International, fédération d'associations basée à Londres, 44 millions de personnes sont actuellement atteintes de démence.

«C'est une épidémie mondiale, et ça ne fait qu'empirer: si l'on se projette dans le futur, nous voyons que le nombre de personnes âgées va connaître une énorme augmentation», a déclaré Marc Wortmann, directeur exécutif d'Alzheimer Disease International (ADI).

«Il est essentiel que l'Organisation mondiale de la Santé fasse de la démence une priorité, afin que le monde soit préparé à faire face à cette situation», a-t-il ajouté.

L'étude d'ADI souligne que «la démence, notamment la maladie d'Alzheimer, est l'un des plus gros défis de santé publique de notre génération», précisant que l'ampleur de cette «épidémie» avait été sous-estimé dans son précédent rapport de 2009, en particulier pour l'Asie et l'Afrique sub-saharienne.

Quelque 32% des malades vivent actuellement dans les pays les plus riches, qui appartiennent au G8, la grande majorité (62%) vivant dans des «pays à revenus moyens et bas», «où l'accès à la protection sociale, aux services, à l'aide et aux soins sont très limités», selon les chercheurs.

En 2050, la proportion de malades vivant dans ces pays s'élèvera à 71%.

«Dans les prochaines décennies, le fardeau de la démence se déplacera de façon inexorable vers les pays les plus pauvres», indique le rapport, qui appelle tous les pays, «pas seulement ceux du G8», à intensifier la recherche pour trouver un traitement curatif, et à améliorer le diagnostic et la prise en charge.

Actuellement moins de la moitié des malades habitant les pays les plus riches sont diagnostiqués, et moins de 10% de ceux qui vivent dans des pays aux revenus moyens et bas.

Le rapport conseille de façon préventive de mettre l'accent sur la lutte contre le tabac, l'obésité, l'hypertension et le diabète, et de promouvoir l'activité physique et l'exercice du cerveau.

La publication de l'étude intervient six jours avant l'ouverture d'un sommet du G8 sur la démence, convoqué le 11 décembre dans la capitale britannique.

«Nous menons une contre-attaque mondiale en réunissant les membres du G8 pour s'attaquer à la démence en tant que problème mondial pour la première fois», a déclaré un porte-parole du ministère britannique de la Santé.

Le sommet sera «une opportunité unique de réaliser de réels progrès beaucoup plus rapidement, et de redoubler d'efforts pour trouver des traitements efficaces», a-t-il souligné.