Moins d'un an après son inauguration, la nouvelle clinique de procréation assistée du CHUM figure déjà parmi les plus performantes du pays, révèlent des chiffres obtenus en primeur par La Presse.

Sur les 100 premiers cycles entrepris par le centre de procréation, 31 se sont soldés par une grossesse. L'établissement affiche un taux de succès de 50,8% pour les transferts d'embryons dans l'utérus; 39% ont évolué en une grossesse clinique. La moyenne est de 36% au Canada et de 31% au Québec, selon le Centre canadien de fertilité. L'hôpital, dont la clinique de fertilité n'a ouvert ses portes qu'en février, affiche aussi un taux de jumeaux très bas - dans 12% des grossesses seulement, comparativement à 24% pour le Canada et à 27% pour le Québec, selon les chiffres du même organisme.

Le CHUM se retrouve donc en tête de liste, loin devant plusieurs cliniques privées. «C'est assez extraordinaire», estime le Dr Jacques Kadoch, directeur médical de la clinique de procréation assistée du CHUM, qui a lui-même été surpris par les résultats «extraordinaires» de son établissement. «Habituellement, les résultats sont mauvais lorsqu'une clinique ouvre ses portes. Nous, au contraire, avons réussi à nous classer parmi les meilleurs rapidement», dit-il.

Comment? Il y a d'abord le design du centre de fécondation, le nec plus ultra en matière d'équipement, et dont la conception a demandé plus d'un an. Tout, dans les moindres détails, a été pensé pour faciliter la grossesse, explique le directeur. On a adapté jusqu'au système de ventilation. «L'erreur est trop facile dans le domaine de la fertilité, explique le Dr Kadoch. Même des restes de toxines datant de la période de travaux peuvent nuire aux traitements.»

Le médecin souligne aussi l'expertise de son équipe, qui se mesure aux meilleures. «Je suis fier de nos résultats, surtout avec la population qu'on traite, qui est différente de celle des cliniques privées.» Il explique qu'il a notamment recours aux services d'une travailleuse sociale et souvent d'un éthicien à cause d'une clientèle parfois difficile à cerner.

Et, comme le taux de succès, le temps d'attente au CHUM est également comparable à celui des cliniques privées. «Une femme qui nous appelle obtiendra un rendez-vous dans le mois, et des traitements dans les semaines suivantes», affirme le directeur.

Selon lui, le programme de fécondation in vitro gratuit, mis en place il y a deux ans par le ministre Yves Bolduc malgré de nombreuses critiques, est un véritable succès. «Nous sommes un modèle dans le monde entier, et je crois qu'on ne s'en rend pas assez compte chez nous», dit-il.