Née dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal et maintenant présente à travers la province, la Guignolée de la Fondation du Dr Julien s'est tenue aujourd'hui dans plusieurs villes du Québec. Objectif: recueillir, d'ici le 15 janvier, près d'un million de dollars pour venir en aide aux enfants vulnérables par le biais de la pédiatrie sociale.

Plus de 280 bénévoles étaient à l'oeuvre aujourd'hui dans les rues et dans les marchés publics de Montréal pour recueillir les dons. Les centres de pédiatrie sociale de la fondation, situés dans les quartiers Hochelaga-Maisonneuve et Côte-des-Neiges, ont reçu les dons matériels. Plusieurs autres centres de pédiatrie sociale, qui sont indépendants financièrement de la Fondation du Dr Julien, ont également organisé leur propre Guignolée dans plusieurs villes de la province dont Québec, Trois-Rivières, Gatineau et, pour la première fois cette année, Laval.

L'argent recueilli servira notamment à offrir des ateliers de stimulation pour les enfants, des rencontres de soutien pour les parents, de l'art-thérapie, de la musicothérapie et diverses activités sportives et culturelles.

Au centre d'assistance d'enfants en difficulté de la Fondation, dans Hochelaga-Maisonneuve, le Dr Julien a été accueilli en star. Parents, bénévoles, résidants du quartier: tous voulaient lui serrer la main. Une de «ses enfants», devenue grande, lui a témoigné sa reconnaissance en venant l'aider pour sa Guignolée. «La pédiatrie sociale fait en sorte qu'on trouve ces enfants-là parce qu'on vit dans le milieu et qu'on est près d'eux, a souligné le Dr Gilles Julien. On peut les dépister beaucoup plus facilement que si on attend qu'ils arrivent à l'hôpital, parce qu'ils n'arriveront jamais à l'hôpital.»

Même s'il n'a plus besoin de présentation, le Dr Julien doit multiplier les efforts pour maintenir sa fondation à flots. L'an dernier, la Fondation Chagnon a décidé de retirer les 400 000$ qu'elle lui versait chaque année depuis 11 ans. Si, un an et demi plus tard, le Dr Julien est parvenu à réparer en partie les dégâts en se tournant vers d'autres fondations, les finances de son organisation demeurent fragiles -un tiers du budget dépend des recettes de la Guignolée- et les besoins augmentent. «On oublie les enfants les plus vulnérables dès leurs premières années de vie, a-t-il déploré. Alors, on se retrouve une population d'enfants, de grand nombre, qui sont en grande difficulté. Et les taux de décrochage et de signalements (à la DPJ) ne diminuent pas. Les taux de problèmes graves neurodéveloppementaux augmentent. Ça ne s'améliore vraiment pas. Les besoins sont immenses.»

Mais, au-delà de l'argent, il souhaite mobiliser la population autour de la cause des enfants. «Il faut interpeller la société pour se regrouper autour des enfants parce qu'on les a laissés tomber, les enfants du Québec», a-t-il fait valoir.

Le montant des dons amassés par la Guignolée sera dévoilé demain.

Moisson Montréal

À Moisson Montréal, c'était jour de tri à l'entrepôt de l'organisme situé dans Saint-Laurent. Une centaine de bénévoles se sont affairés toute la matinée à trier les 25 000 kilos de denrées recueillies lors de la Grande guignolée des médias tenue au début du mois, et à la générosité de donateurs et d'entreprises. Ces denrées serviront à préparer les 15 000 paniers de Noël qui seront distribués par Moisson Montréal.

Opération Père Noël

Du côté d'Opération Père Noël, on se réjouissait samedi d'avoir pu trouver les 500 pères Noël manquants pour combler les besoins. Un appel lancé jeudi dernier par le chroniqueur de La Presse, Patrick Lagacé, a incité plusieurs pères Noël à se manifester. Ainsi, près de 5600 enfants provenant de familles défavorisés ou hébergés en centre jeunesse pourront recevoir un cadeau personnalisé offert par la personne à qui ils ont été jumelés. «C'est féérique la quantité de cadeaux qu'il y a présentement dans l'entrepôt!», s'exclame Normand Brault, qui a fondé l'Opération Père Noël avec sa femme en 1995. Cette année, ils ont reçu 200 demandes de cadeaux de plus qu'à l'habitude, une hausse que M. Brault explique surtout par la conjoncture économique difficile.