Pour la première fois depuis le début des années 2000, le recours aux infirmières d'agences privées a diminué au Québec, révèlent des données obtenues grâce à la Loi sur l'accès à l'information. Alors que les infirmières d'agences avaient fait 4,7% des heures de travail total dans le réseau de la santé en 2009-2010, elles n'en ont fait que 4,4% en 2010-2011. Pendant ce temps, la charge de travail assumée par le personnel régulier a augmenté de 0,4%.

La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), Régine Laurent, se réjouit de cette amélioration, qu'elle qualifie tout de même de «mince». «C'est la première fois depuis des années que ça diminue. Mais c'est la preuve que c'est possible de le faire», dit-elle.

Mme Laurent souligne que la FIQ se bat depuis des années pour réduire le recours à la main-d'oeuvre indépendante et que, cette année, le gouvernement s'est formellement engagé à le faire. «On a des cibles à atteindre d'ici à 2015. On a prouvé qu'il y a des effets pervers avec la main-d'oeuvre d'agence. La continuité des soins est moins bien assurée. Et surtout, ça coûte plus cher à l'État, ce qui n'est pas normal», note Mme Laurent.

Dans l'ensemble du Québec, les infirmières d'agences privées ont réalisé 3 millions d'heures de travail en 2010-2011, 0,2 million de moins que l'année précédente. De toutes les régions du Québec, seuls la Côte-Nord, la Montérégie et le Nunavik ont vu le nombre d'heures travaillées par des infirmières d'agence augmenter. Au contraire, à Montréal, la main-d'oeuvre indépendante a vu ses heures de travail passer de 1,7 million à 1,5 million en un an.

Au cabinet du ministre de la Santé, Yves Bolduc, on confirme s'être engagé à réduire le recours aux infirmières d'agence afin de stabiliser les équipes de travail et de réaliser des économies. «Notre objectif, c'est de réduire au maximum le recours aux agences», dit l'attachée de presse de M. Bolduc, Natacha Joncas-Boudreau.