Autre sujet tabou chez les médecins: l'abus de substances. Oui, les médecins boivent de l'alcool, parfois trop. Oui, certains se droguent. Quant aux étudiants en médecine, ils sont de plus en plus nombreux à garder un flacon de Ritalin dans leur sac afin de tenir le coup durant les examens et les longs tours de garde, constate la Dre Marie-Ève Morin, spécialisée dans le traitement des dépendances à l'alcool et aux opiacés.

Elle a expliqué que la prévalence de l'alcoolisme chez les médecins est la même que dans le reste de la population. Sauf qu'ils mettent en moyenne 30 ans avant de demander de l'aide, alors que les gens, dans la population en général, mettent en moyenne 20 ans. Et les problèmes se corsent quand il est question de «pilules», dit-elle

«Il faut garder en tête que les médecins peuvent se faire une ordonnance», dit la Dre Morin. Il n'y a pas beaucoup de données à ce sujet, mais elle a présenté une étude du spécialiste Jean-Pierre Chiasson qui démontre que le taux de dépendance aux médicaments est deux fois plus élevé chez les médecins que dans le reste de la population. Leurs drogues de prédilection: benzodiazépine, fentanyl, oxycontin, morphine. Les médecins les plus à risque: les spécialistes, particulièrement les anesthésistes et les psychiatres.