L'image de la Francophonie pourrait être ternie par l'absence anticipée du président de la France, Nicolas Sarkozy, lors du dernier jour du Sommet de la Francophonie, la semaine prochaine à Québec, selon l'opposition péquiste.

S'il quitte Québec, comme prévu, le samedi soir, le président français manquera le débat autour du rayonnement de la langue française, ainsi que les cérémonies de clôture du dimanche 19 octobre.Le porte-parole de l'opposition péquiste en matière de Francophonie, le député Maka Kotto, croit que ce geste pourrait avoir des conséquences fâcheuses.

«Cela donnera un argument de plus à tous ceux qui tapent sur la Francophonie», a-t-il commenté, vendredi, lors d'une entrevue à La Presse Canadienne.

Il attribue ce départ précipité du président du pays le plus important de la Francophonie au côté «broche à foin» et mal planifié du Sommet de la Francophonie.

Selon lui, la Francophonie devrait prendre exemple sur le Commonwealth, une organisation où rien n'est fait «à la légère».

«C'est très bien orchestré et rigoureux», a-t-il dit, déplorant aussi qu'une élection fédérale ait lieu quelques jours à peine avant la tenue du sommet, qui débute le vendredi 17 et devrait attirer une trentaine de chefs d'État.

Vendredi, l'Élysée refusait toujours de confirmer que M. Sarkozy quittera effectivement Québec le samedi soir, comme l'a affirmé cette semaine le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie, Abdou Diouf.

«Nous n'avons pas encore son programme», a indiqué brièvement l'attaché de presse du président français.

A moins d'une semaine de la tenue de l'événement, on ne sait donc toujours pas si le président débarque à Québec ou à Montréal, vendredi, ni s'il sera là le dimanche, au moment où les pays rendront publique leur déclaration commune.

Son départ samedi «est une hypothèse qui n'est pas encore confirmée», a pour sa part affirmé la ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay.

«L'agenda de M. Sarkozy change à toutes les demi-heures», dit-elle, en ajoutant qu'elle «aurait aimé» qu'il puisse rester, semblant déjà résignée à son absence.

Si c'est le cas, contrairement à M. Kotto, elle croit qu'il ne faudra cependant pas s'en offusquer, car la France sera tout de même représentée sur place.