Le premier ministre Jean Charest qualifie de «pathétique» la critique de Mario Dumont à son endroit, relativement à un possible affaiblissement du Québec au sein du futur gouvernement fédéral.

M. Dumont réplique en disant que M. Charest est un leader politique qui manque de convictions et en mettant en doute son nationalisme.«Il essaie de se bâtir une fausse image de nationaliste du moment, nationaliste de circonstance», selon lui, en se positionnant comme le défenseur des intérêts du Québec.

Le chef de l'opposition officielle considère que les attaques répétées du premier ministre Charest contre les conservateurs de Stephen Harper, ces dernières semaines, pourraient favoriser le Bloc québécois le 14 octobre, jour du scrutin, et ainsi diminuer le poids du Québec dans le prochain cabinet.

Le risque d'une remontée du Bloc pourrait signifier que «moins de Québécois (seront) à la table du conseil des ministres», calcule-t-il, en tenant pour acquis que les conservateurs prendront de nouveau le pouvoir à Ottawa.

Lundi matin, lors d'un bref point de presse, M. Charest a jugé durement cette lecture des événements.

«C'est une réaction assez pathétique de la part de M. Dumont» de faire une telle déclaration, selon lui.

Il dit que la solution de rechange consisterait à n'oser rien dire contre le gouvernement fédéral, comme le fait M. Dumont, selon lui.

M. Charest ne rate pas une occasion de reprocher à son rival adéquiste de trop se coller sur les conservateurs durant la présente campagne électorale.

En après-midi, en conférence de presse, le chef de l'ADQ rétorquait que ce qui est pathétique, c'est le discours «hypocrite» du chef libéral, qui contredit certaines positions adoptées dans le passé, quand il était, sur la scène fédérale, chef du Parti conservateur.

M. Dumont, qui ne cache pas ses affinités avec les conservateurs, demande à M. Charest de prendre position lui aussi et de dire pour quel parti il votera le 14 octobre.

«Les Québécois ont le goût qu'il leur réponde à cette question», selon lui.

Par ailleurs, M. Dumont ne semble pas s'offusquer du refus du premier ministre de convoquer une rencontre au sommet entre les trois chefs de parti, pour parler de la situation économique, dans le contexte de la crise financière américaine.