L'ancien premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, a approuvé dimanche la chef du Parti québécois (PQ), Pauline Marois, d'avoir réglé la question de la date d'un référendum. Ne voulant pas commenter les situations politiques fédérale et provinciale, il a néanmoins également appelé ses membres à se mobiliser pour élire la candidate bloquiste de la circonscription d'Ahunstic à l'occasion de l'élection du 14 octobre.

M. Parizeau, qui prononçait une allocution dans le cadre de l'assemblée d'investiture de sa femme, Lisette Lapointe, dans la circonscription provinciale de Crémazie, a expliqué que l'obligation de tenir un référendum au cours du premier mandat d'un gouvernement péquiste était une «mauvaise idée» que le parti traînait depuis 1976.«C'est une mauvaise idée. Il est tout à fait possible qu'il y ait deux élections l'une après l'autre. C'est écrit nulle part qu'il y a forcément un long moment entre deux élections et qu'on a le temps de faire un référendum là-dedans. Il fallait régler cette affaire de date et Mme Marois l'a réglée, et bien réglée», a affirmé l'orateur invité.

Pauline Marois avait annoncé son intention de retirer cette clause du programme du PQ si elle était élue chef du parti, en 2007. Mme Marois, qui en était alors à sa troisième tentative d'accéder à la direction du PQ, s'était présentée pour succéder à André Boisclair lorsque ce dernier s'est retiré.

Affirmant qu'il ne fait plus de politique, autre que d'accompagner son épouse qui se représentera pour un second mandat sous les couleurs péquistes, M. Parizeau a néanmoins dénoncé les dissensions internes au sein du PQ.

«Comme d'habitude, et c'est une sale habitude du Parti québécois depuis bien des années, quand on approche des élections, le débat commence à savoir si on va parler de la souveraineté ou si on va mettre le sujet sur la glace», a lancé M. Parizeau.

«On finit par perdre la confiance des gens avec ces petits jeux-là.»

L'ancien premier ministre, qui semblait avoir perdu de sa fougue politique, n'a pas souhaité se prononcer sur la campagne électorale fédérale qui se terminera dans quelques jours, expliquant qu'il était seulement revenu de vacances en Europe le jour du débat des chefs en anglais.

M. Parizeau a toutefois lancé un appel à la centaine de partisans péquistes réunis à la cérémonie d'investiture de se mobiliser en vue de l'élection fédérale qui aura lieu dans moins de dix jours.

«Vous savez que dans ces derniers jours, votre action, vos téléphones que vous donnez, les contacts que vous avez avec les gens pour les inciter à voter peuvent faire une très, très grosse différence», leur a-t-il affirmé.

L'ancien chef a toutefois semblé hésitant à se prononcer, une fois de plus, restant vague sur ses propos.

«Je n'insiste pas, vous savez de quoi je parle... et vous savez à quel point c'est important», a-t-il simplement conclu, n'évoquant aucun autre nom que celui de la députée bloquiste d'Ahunstic, Maria Mourani, venue encourager son épouse Mme Lapointe.

M. Parizeau n'a pas non plus voulu spéculer sur la possibilité d'une élection provinciale à l'automne, comme l'a laissé entendre le premier ministre Jean Charest lors de l'assemblée générale du Parti libéral du Québec, à Lévis, la fin de semaine dernière.

Semblant fatigué, M. Parizeau a terminé son allocution en invitant les membres du parti à prendre la relève pour réaliser son rêve souverainiste, lui qui ne fait plus de politique et qui, semble-t-il, souhaite de moins en moins la commenter.

«C'est votre travail maintenant, cette fois-ci.»