Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a remporté une victoire éclatante, sans équivoque, lundi, en devenant le nouveau député de la circonscription de Jean-Talon, où les péquistes et, surtout, les adéquistes ont connu une défaite cinglante.

En fin de soirée, le décompte de 142 bureaux de vote sur 188 donnait le Dr Bolduc gagnant haut la main, avec 59 pour cent des voix, et une confortable majorité de 4733 voix, suivi loin derrière par la péquiste Françoise Mercure, avec 29,9 pour cent. 

Quant au candidat de l'Action démocratique, Martin Briand, un chercheur en santé de 36 ans et conseiller en ce domaine du chef, Mario Dumont, il n'a récolté qu'un humiliant 4,7 pour cent du vote.

Dans le clan péquiste, la défaite risque d'être très amère, puisque le parti y présentait une candidate-vedette bien connue dans la région, avocate et ancienne présidente de la Chambre de commerce locale, qui devait mener une chaude lutte au ministre libéral.

Chez les adéquistes, un score aussi faible semble confirmer la déroute du parti de Mario Dumont, même dans la région où il avait marqué le plus de points en 2007.

C'était la deuxième fois que le Dr Bolduc tentait sa chance sous la bannière libérale. L'an dernier, lors du scrutin général, alors qu'il pratiquait la médecine à Alma, il avait été candidat dans Lac-Saint-Jean, mais avait mordu la poussière.

Malgré cela, le premier ministre Jean Charest lui avait tout de même confié la responsabilité du ministère de la Santé, en juin dernier, quand Philippe Couillard a décidé de tirer sa révérence.

Lors de l'élection générale de mars 2007, les libéraux l'avaient facilement emporté, dans Jean-Talon. Le ministre de la Santé d'alors, M. Couillard, avait réussi à freiner la vague adéquiste qui déferlait sur la région de Québec en se ménageant une confortable majorité de 3873 voix et s'assurant 42 pour cent d'appuis.

C'est la candidate péquiste qui était arrivée deuxième, avec 30 pour cent du vote, tandis que le candidat adéquiste devait se contenter de 18 pour cent des votes.

Même si la circonscription a toujours été fidèle aux libéraux au cours des quatre dernières décennies, elle n'était pas considérée comme une forteresse.

En 1994, elle est passée à un cheveu de passer dans le camp péquiste, quand l'ancienne présidente de la Fédération des infirmières, Diane Lavallée, s'y était présentée.

Mme Lavallée et sa rivale libérale, l'ex-ministre Margaret Delisle, avaient toutes deux récolté 43 pour cent du vote, mais la libérale avait 25 voix de plus. En 1998, Mme Delisle avait été réélue avec seulement 156 voix de majorité.

Située dans la haute-ville de Québec, Jean-Talon regroupe des quartiers plutôt huppés de Montcalm, Sillery et Sainte-Foy, de même que l'Université Laval. Le revenu y est plus élevé que la moyenne et la population y est plutôt âgée.