Malgré la menace terroriste provenant du Yémen, le gouvernement canadien entend accroître ses relations avec le ce pays.

À l'issue d'une rencontre avec son homologue yéménite Abubaker Alqirbi, hier à Ottawa, le ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon a souligné l'importance de venir en aide au Yémen, autant en matière d'aide au développement que de lutte contre le terrorisme.

«Le Canada est préoccupé par les récents développements qui menacent la stabilité du Yémen, de la région et de la communauté internationale. Le Yémen doit faire face à des défis internes importants dans un contexte régional difficile, a dit le ministre Cannon. Le ministre Alquirbi et moi avons discuté des façons dont le Canada peut prêter main-forte au Yémen.»

Petit pays de la péninsule arabique, le Yémen s'est récemment révélé aux yeux du monde entier comme un foyer dormant d'Al-Qaeda lorsqu'un présumé terroriste entraîné là-bas a échoué à faire exploser une bombe artisanale à bord d'un vol entre Amsterdam et Detroit, le jour de Noël.

Le ministre Alqirbi a par ailleurs estimé qu'une intervention militaire étrangère dans son pays nuirait aux efforts du Yémen contre les présumés groupes terroristes qui ont des cellules sur le territoire. «La lutte contre Al-Qaeda doit se faire par les unités yéménites de lutte contre le terrorisme et l'armée du Yémen. La présence de troupes étrangères entraverait nos efforts, a-t-il expliqué. Ce dont nous avons besoin, c'est du soutien logistique, de la formation et des capacités techniques pour lutter contre Al-Qaeda.»

Deux fronts indissociables

La lutte contre le terrorisme doit se faire de pair avec le développement économique du pays, ont convenu les deux ministres des Affaires étrangères. «Il n'y aura pas de développement sans sécurité, et il n'y aura pas de sécurité sans développement. C'est en donnant à notre population de meilleures conditions de vie qu'on réduit le bassin de recrutement possible pour les groupes radicaux», a souligné M. Alqirbi, à l'issue de la rencontre.

Une conférence internationale sur la question du Yémen et de la lutte antiterroriste se tiendra d'ailleurs le 27 janvier, à Londres. Le ministre Cannon entend y participer, à l'invitation du premier ministre britannique Gordon Brown. M. Cannon souhaite aussi que la question du Yémen soit discutée au prochain sommet du G8, qui se déroulera à Huntsville, en Ontario, au mois de juin prochain. Les pays développés se doivent de «mieux coordonner les efforts pour venir en aide au Yémen», a-t-il souligné.