Dans plusieurs dossiers, le gouvernement Legault s'expose à des poursuites judiciaires qui risquent de coûter une fortune aux contribuables, a prévenu jeudi le député libéral Gaétan Barrette.

Si le gouvernement est attaqué devant les tribunaux, c'est parce qu'il a au moins le courage de proposer des réformes, a répliqué du tac-au-tac le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette.

M. Barrette a amorcé cet échange au Salon bleu, jeudi, en abordant le cas du ministre de l'Agriculture, André Lamontagne, à qui il demande de se retirer le temps de conclure ses « nombreux démêlés judiciaires ».

La Protectrice du citoyen a lancé une enquête sur le ministère de l'Agriculture dans la foulée de la controverse entourant le congédiement de l'agronome et lanceur d'alerte Louis Robert.

Celui-ci a déposé un recours pour congédiement illégal et abusif et songe également à intenter une poursuite en diffamation.

« Il va tellement y avoir de poursuites à ce gouvernement-là qu'il va falloir ouvrir une succursale du Salon bleu à la Cour supérieure du Québec », a raillé Gaétan Barrette.

Notons que le projet de loi 9 a récemment été contesté devant les tribunaux par l'Association québécoise des avocats et avocates en droit de l'immigration.

La Cour supérieure a émis lundi une injonction provisoire qui force le ministère de l'Immigration à poursuivre le traitement de quelque 18 000 dossiers de travailleurs qualifiés en attente.

Par ailleurs, le projet de loi 2 rehaussant à 21 ans l'âge légal pour consommer du cannabis pourrait prêter le flanc à des contestations judiciaires sur la base d'une discrimination fondée sur l'âge, a prévenu le Barreau du Québec.

Le gouvernement Legault a également provoqué l'ire des cadres en santé en présentant cette semaine le projet de loi 7, qui sabrerait leur rémunération.

Et le cofondateur du Comité citoyen de protection de l'esker a mis en demeure le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, dans le dossier Sayona Mining en Abitibi-Témiscamingue.

C'est sans compter l'éventuel projet de loi sur la laïcité, et la transformation prévue des commissions scolaires en centres de services, qui risquent de créer de vives tensions pouvant mener à des poursuites.

« [Le premier ministre François Legault] voulait créer des jobs à 25 $ de l'heure, il en crée à 250 $ de l'heure pour payer des avocats qui vont aller réparer les dommages causés par ses ministres brouillons », a poursuivi l'élu libéral, en parlant de dépenses « évitables et inutiles ».

De son côté, Simon Jolin-Barrette croit que son gouvernement n'a pas de leçons à recevoir de l'ex-ministre de la Santé, qui a conféré « un milliard de dollars de trop aux médecins spécialistes ».

« Vous savez, lorsqu'on propose des réformes au sein de l'État québécois, il faut avoir du courage pour le faire. Ça veut dire que, parfois, le gouvernement du Québec sera attaqué devant les tribunaux », a-t-il déclaré.

Pour le député péquiste Sylvain Gaudreault, le gouvernement caquiste est tout simplement « mal préparé ».