Malgré un sondage qui lui semble favorable, la députée péquiste Véronique Hivon refuse de manifester son intérêt à briguer la direction du Parti québécois (PQ).

En point de presse lundi soir au parlement au terme d'une réunion des élus du PQ, Mme Hivon a dit qu'elle refuse d'embarquer « dans cette dynamique-là ».

Un sondage web réalisé à la fin de janvier par la firme Léger auprès de plus de 1000 Québécois pour le compte de Québecor accordait un 33 % d'appuis à Mme Hivon chez les électeurs péquistes, et 19 % chez l'ensemble des Québécois.

« On n'est pas dans la précipitation sur le "qui", sur la chefferie », a-t-elle répondu en refusant de commenter le sondage.

« Je pense que le "quoi" et le "comment" doivent faire l'objet d'une réflexion avant le "qui". Je ne peux pas prendre une telle décision. Je n'en suis pas là compte tenu de ma réalité. »

La course à la direction n'aura pas lieu avant 2020 de toute façon, a-t-elle plaidé.

C'était la première sortie de Mme Hivon depuis longtemps devant la presse parlementaire, puisqu'elle s'était faite discrète lors du caucus préparatoire de la session parlementaire de sa formation il y a deux semaines, dans les Laurentides.

Des excuses  ?

Mme Hivon a aussi été amenée à commenter des révélations concernant des rapports sur la campagne électorale du PQ qui a mené à la débâcle d'octobre dernier, lorsque le parti est passé de 28 à 10 sièges.

On y apprend qu'elle avait demandé au chef péquiste de l'époque, Jean-François Lisée, des excuses à la porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, après le débat télévisé de TVA.

« Ce n'est pas une nouvelle pour personne que nous [M. Lisée et elle] n'avions pas la même perspective sur cet élément-là, a-t-elle répondu, sans démentir. Nous avions un désaccord sur la stratégie du débat de TVA. »

Était-il question d'excuses ? On remet en question cette version. Dans un courriel à La Presse canadienne transmis en soirée, Mme Hivon a précisé «qu'il s'agissait en fait d'admettre que cette stratégie n'était pas opportune, qu'il fallait revenir au plan de match et à une campagne positive».

Bilan de campagne minimisé

Le PQ a minimisé l'importance du bilan de campagne dont des extraits ont circulé dans les médias.

On y apprend notamment que M. Lisée et sa garde rapprochée dirigeaient tout, tandis que son équipe et celle du parti n'étaient pas au diapason, selon ce que rapporte le réseau TVA.

En conférence de presse lundi en marge de la réunion des élus péquistes, le chef intérimaire, Pascal Bérubé, a affirmé qu'il n'y a pas de rapport unique, mais des présentations sectorielles. Il ne savait pas non plus qui avait écrit le rapport dont on faisait mention.

« Les propositions en public, les bilans en privé », a-t-il répété dans le hall de l'Assemblée nationale, sans prononcer toutefois aucun démenti.

Lors d'une rencontre avec les médias il y a deux semaines après une réunion du caucus des députés, M. Bérubé avait d'abord dit qu'il n'y avait pas de document écrit faisant le bilan de la campagne.

« Il n'y a pas un rapport unique, il y a des présentations, des bilans sectoriels » comme ceux qui ont été faits lors d'une rencontre à Montréal après la campagne.

À l'interne, un responsable péquiste a indiqué que ce « n'est pas le rapport de tout le parti » et que ce n'est « rien d'officiel ».