Les députés et les militants du Parti libéral ont dressé un bilan parfois « sévère » de la défaite électorale du 1er octobre, a affirmé le chef par intérim Pierre Arcand, hier. Mais il s'est fait avare de détails au terme d'une réunion de deux jours de ses députés.

M. Arcand, qui sera chef de l'opposition jusqu'à ce que le PLQ élise un nouveau chef, a assuré que le « post-mortem » se poursuivait. Mais il n'a pas voulu s'étendre sur les causes du résultat électoral du 1er octobre, le pire de l'histoire du parti, afin de ne pas verser dans l'« autoflagellation ».

« Quand j'ai parlé à certains militants, quand on parle à certains députés, ça a été assez sévère, a-t-il dit. Ne vous inquiétez pas là-dessus, on a eu des discussions et certains nous ont clairement dit qu'ils voulaient voir certains changements. »

« Je n'essaie pas de minimiser du tout l'impact, mais je ne pense pas que c'est nécessaire de faire la liste, la nomenclature, de tout ce qui n'a pas fonctionné pendant la dernière campagne. »

- Pierre Arcand, chef du PLQ par intérim

M. Arcand a néanmoins donné quelques indices. Il a convenu que le PLQ avait souffert de la « perception » causée par le départ de nombreux ministres au printemps, tandis que la Coalition avenir Québec recrutait chaque semaine de nouveaux candidats vedettes. Il a ciblé une autre faille dans la stratégie libérale : l'environnement.

« Les gens ont eu l'impression que l'environnement ne nous préoccupait pas, a dit M. Arcand. Et ça, je pense que clairement, ça a été dit et redit. »

Il a aussi chargé le député André Fortin de préparer une stratégie pour rapprocher le PLQ des électeurs en région, la grande majorité de ses élus se trouvant dans la région de Montréal.

« Il est clair qu'on doit avoir une campagne qui sera plus inspirante dans l'avenir, a convenu M. Arcand. C'est partagé par l'ensemble de nos troupes. »

Le chef libéral promet de présenter une opposition « rigoureuse » au gouvernement Legault, assurant que ses troupes ne verseraient pas dans la partisanerie excessive.

« FAUX DÉPART »

En matinée, M. Arcand a dénoncé le « faux départ » du gouvernement Legault.

Il a relevé la volte-face du premier ministre sur la reprise de l'exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti, les messages discordants du gouvernement sur le port du tchador et le gel du salaire des médecins spécialistes, dont l'ampleur a été contestée par la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ).

« C'est beaucoup d'improvisation et ce sont des éléments qui sont pour nous extrêmement préoccupants. Ce n'est pas rassurant de voir cette situation-là », a déploré M. Arcand.

Il a invité le gouvernement caquiste à « approfondir ses dossiers ».