Philippe Couillard a promis lundi d'être plus présent aux États-Unis cette année afin de contrer « l'incertitude » causée par l'accession de Donald Trump à la présidence.

Le premier ministre n'a pas caché sa préoccupation face à l'arrivée au pouvoir du milliardaire républicain, qui prêtera serment vendredi. Mais M. Trump présente aussi des « opportunités » d'affaires pour le Québec, a indiqué M. Couillard.

« Je ne vais pas commencer cette relation de façon défaitiste, a dit le premier ministre. Je pense qu'il y a moyen de montrer aux Américains à quel point la relation commerciale est profitable dans les deux sens. Et je pense que c'est ce qu'il faut démontrer particulièrement au début de l'administration américaine. »

Pour ce faire, Québec mobilisera les huit délégations de la province en sol américain. Le premier ministre compte lui-même mettre l'épaule à la roue pour protéger et même stimuler les échanges commerciaux entre les deux pays.

« J'entends être présent aux États-Unis, plus que sur d'autres continents au cours de l'année 2017, a-t-il dit. J'entends également que mes collègues soient également présents avec nos voisins américains pour leur parler des avantages du Québec et leur dire à quel point nos économies sont intégrées, et qu'il y a moyen de tirer profit ensemble de cette nouvelle époque. »

M. Trump n'a pas caché son intention d'imposer des tarifs douaniers à certains produits étrangers. En campagne électorale, il a qualifié l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) de « pire » entente commerciale jamais signée par les États-Unis.

Son élection est survenue quelques semaines après l'expiration de l'accord Canada-États-Unis sur le bois d'oeuvre, qui pourrait se traduire par l'imposition de tarifs sur les exportations canadiennes. Plus de 60 000 emplois sont liés à ce secteur au Québec, a souligné M. Couillard.

Le premier ministre a fait valoir que 35 États américains sur 50 ont le Canada comme principal marché d'exportation. Cet élément « va peut-être faire réfléchir l'administration américaine », a-t-il indiqué.

Pas de regret

Il a par ailleurs assuré qu'il ne regrette pas d'avoir affiché sa préférence pour la candidate démocrate Hillary Clinton à la veille du scrutin présidentiel en novembre.

« Je pense que je reflétais l'opinion d'une grande partie des Québécois en disant cela, a dit M. Couillard. Maintenant, les Américains ont fait leur choix, donc on va travailler avec l'administration américaine. »