Une entente de principe est intervenue entre Québec et ses quelque 27 000 cadres, a appris La Presse. Elle devrait permettre de renflouer leur régime de retraite déficitaire.

Les cadres des secteurs public et parapublic auront finalement droit aux mêmes augmentations de salaire que les syndiqués ont obtenues il y a un an. Le Trésor leur avait offert au départ d'autres paramètres, un peu moins généreux. Il a finalement abandonné cette proposition.

Ainsi, les cadres toucheront rétroactivement une somme forfaitaire équivalente à 1 % pour 2015 et une hausse salariale de 1,5 % pour 2016. L'augmentation atteindra 1,75 % pour la prochaine année et 2 % en 2018. Une somme forfaitaire équivalente à 0,5 % est prévue pour 2019.

Le principal enjeu des négociations portait sur le régime de retraite.

Selon l'entente, les cadres obtiennent une réduction de leur taux de cotisation, qui était plus élevé que les fonctionnaires. En contrepartie, les bénéfices du régime sont réduits à la baisse. Par exemple, l'âge minimal de la retraite sans pénalité passe de 60 à 61 ans, comme pour les fonctionnaires.

Les retraités actuels sont appelés à apporter leur contribution. Les rentes ne seront pas indexées pendant plusieurs années.

De son côté, le gouvernement a accepté de payer pour le manque à gagner causé par la promotion d'un syndiqué au statut de cadre. Lors d'une promotion, l'argent accumulé dans le régime de retraite des fonctionnaires (RREGOP) par le participant est transféré au régime des cadres (RRPE). Par exemple, une personne peut avoir contribué pendant 20 ans au premier et pendant 15  ans au second au cours de sa carrière. Mais lorsqu'il part à la retraite, il bénéficie de tous les avantages du régime des cadres, comme s'il avait fait partie du personnel d'encadrement toute sa carrière. D'où le manque à gagner.

ÉLIMINER LE DÉFICIT D'ICI 2022

Le gouvernement injectera également de l'argent en vue de combler le déficit. Le régime ne serait plus dans le rouge d'ici 2022, prévoit-on.

Or, le précédent accord devait permettre d'éliminer le déficit pour 2017, ce qui s'est finalement soldé par un échec. Le gouvernement y a injecté entre 175 et 295 millions au cours des dernières années.

L'entente de principe est intervenue vendredi dernier entre le Trésor et les quelque 20 associations de cadres. Ces dernières consultent leurs membres cette semaine. Elles doivent rendre compte des résultats au Trésor vendredi.

« Pour avoir été au coeur des négociations, et compte tenu de l'ensemble de la problématique de notre fonds de pension, je qualifierais ça d'une bonne entente et même, dans le contexte actuel, d'une très bonne entente », a affirmé Yves Bolduc, PDG de l'Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux.