La fille de Robert Bourassa a écorché jeudi le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, pour avoir refusé d'appuyer une motion qui aurait souligné le 30e anniversaire de l'élection de l'ancien premier ministre.

Dans une entrée sur Facebook, Michelle Bourassa a tiré à boulets rouges sur le chef péquiste.

« Bonne chance à toi à titre de premier ministre, si un jour tu le deviens ! a-t-elle écrit. Les grands hommes n'agissent pas de la sorte ! Jamais mon père n'aurait été aussi mesquin !!!!!! »

Mme Bourassa a rappelé le souvenir de la soeur de M. Péladeau, Isabelle, qui est décédée dans une tragédie routière en 2013. Sa « merveilleuse amie était drôlement plus humaine que toi ! » a-t-elle écrit.

M. Péladeau, qui connaît bien Mme Bourassa, a souhaité répondre de vive voix à son message jeudi matin.

« J'ai énormément de respect et d'estime à l'endroit de son père, a-t-il dit. Je pense que c'est un grand Québécois. C'est un Québécois qui a réussi de très grandes choses. »

Il a cité le développement de la Baie-James comme un exemple du riche héritage laissé par M. Bourassa.

Mais il a défendu sa décision de refuser de débattre de la motion présentée mercredi par les libéraux. En soulignant la deuxième élection de M. Bourassa, a-t-il dit, le PQ se serait trouvé à célébrer sa propre défaite.

« La motion telle qu'elle a été présentée par le Parti libéral jeudi, si elle avait pris le soin de souligner les réalisations de M. Bourassa, nous lui aurions effectivement accordé notre consentement », a dit M. Péladeau.

Il affirme que les libéraux n'ont jamais consulté son parti avant de présenter la motion. Une pratique qui est pourtant courante dans des cas comme celui-ci. Un porte-parole libéral a par la suite indiqué que le texte de la motion a été envoyé au PQ deux heures avant la séance de l'Assemblée nationale.

Ces explications n'ont guère convaincu le premier ministre Philippe Couillard, qui a qualifié de « dégoutant » le refus du chef péquiste de souligner le 30e anniversaire de l'élection de M. Bourassa.

« On voit encore une fois la dérive du mouvement indépendantiste, qui est incapable de s'élever, qui est incapable d'aborder le Québec comme un endroit où les gens sont unis, qui est incapable de reconnaître les mérites des gens qui ne partagent pas leurs idées, ce que nous, on a fait à plusieurs reprises », a dénoncé M. Couillard.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, avait décrit M. Bourassa comme une « idole » mercredi. Mais à l'instar de M. Péladeau, il s'opposait au texte de la motion déposé par les libéraux, qu'il juge « partisan ».

« On ne commencera pas à célébrer toutes les élections du PLQ dans les 50 dernières années, a-t-il dit. À un moment donné, on va passer tout notre temps à célébrer. »

Le chef caquiste a proposé à M. Couillard de présenter une nouvelle motion pour souligner les réalisations de M. Bourassa, jeudi. Cette initiative serait plus rassembleuse que la commémoration d'une victoire électorale, a-t-il dit.

Péladeau d'accord pour que Québec mette fin à un lock-out

Pierre Karl Péladeau a appuyé jeudi un projet de loi qui impose la fin du lock-out qui paralyse les concessionnaires automobiles du Saguenay-Lac-Saint-Jean depuis près de trois ans. Le chef du Parti québécois était aux commandes de Québecor lors des lock-out à Vidéotron, au Journal de Québec et au Journal de Montréal. « C'est un conflit qui existe depuis plus de trois ans et le ministre a décidé de prendre les mesures appropriées pour faire en sorte que les parties se rapprochent, négocient, négocient de bonne foi et en arrivent à un règlement », a indiqué le chef du Parti québécois pour expliquer sa prise de position. Lorsqu'une commission parlementaire s'est penchée sur le conflit de travail au Journal de Montréal, en 2011, M. Péladeau s'était étonné que les parlementaires « s'immiscent » dans un conflit qui touche une entreprise privée.