Des mesures de sécurité devront être prises pour protéger la vie privée du premier ministre, estime le leader parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier.

Comme bon nombre de ses collègues du conseil des ministres, M. Fournier s'est dit choqué mercredi par la décision du député péquiste Pierre Karl Péladeau de publier sur sa page Facebook l'adresse personnelle et le numéro de téléphone du premier ministre Philippe Couillard.

En point de presse après la séance hebdomadaire du conseil des ministres, M. Fournier a condamné la publication de ces informations sensibles, accusant le candidat à la direction du Parti québécois (PQ) d'avoir fait preuve d'un manque de jugement.

Les coordonnées personnelles de M. Couillard - provenant du registre en ligne du Collège des médecins - ont été retirées mardi de la page Facebook de M. Péladeau, à la demande formelle du bureau du premier ministre informé de la situation par un tiers.

Dans le camp Péladeau, on explique que la publication de la fiche personnelle de M. Couillard visait simplement à mettre en lumière la proximité du chef du gouvernement libéral et de son ministre de la Santé, Gaétan Barrette, avec leurs anciens collègues du monde médical. M. Péladeau exige que MM. Couillard et Barrette lèvent le voile sur les termes de l'entente de rémunération conclue il y a plusieurs mois avec les fédérations de médecins.

Le cabinet du premier ministre a acheminé une requête au Collège des médecins pour que l'adresse personnelle de M. Couillard soit retirée de sa fiche descriptive pour n'y inscrire que les coordonnées de l'édifice Price à Québec, dans lequel le premier ministre occupe un appartement de fonction.

Néanmoins, il était encore possible, mercredi après-midi, de trouver l'adresse principale de M. Couillard à Saint-Félicien sur le site du Registraire des entreprises.

Pour le ministre Fournier, il est clair que la circulation sur le Web d'informations personnelles concernant le premier ministre soulève des questions de sécurité.

«Il est évident qu'il y a des mesures de sécurité qui devraient être prises, je pense qu'il faut s'assurer qu'elles soient prises», a-t-il déclaré.

Le ministre blâme tout de même le député de Saint-Jérôme qui, à son avis, applique un double standard lorsqu'il s'agit du respect de la vie privée.

«Je ne suis pas le premier à noter que dans son cas, c'est souvent deux poids, deux mesures: il y a des règles pour lui et des règles pour les autres. C'est curieux qu'il s'époumone devant vous (les journalistes) lorsque vous utilisez son téléphone cellulaire, mais il semble prêt à donner le numéro de téléphone de bien du monde», a-t-il lancé.