Le ministre des Transports, Robert Poëti, veut sanctionner plus sévèrement les automobilistes qui envoient des messages texte par cellulaire alors qu'ils sont au volant.

M. Poëti a déclaré mercredi qu'il réfléchit à la possibilité d'augmenter le nombre de points d'inaptitude pour les automobilistes fautifs.

L'utilisation du cellulaire au volant, interdite depuis 2008, est passible d'une amende de 80 $ à 100 $ et de trois points d'inaptitude. Depuis l'entrée en vigueur de l'interdiction, le nombre de conducteurs fautifs est cependant demeuré en hausse constante.

De 2009 à 2013, le nombre d'infractions est passé de 42 613 à 66 089, indiquent des statistiques de la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ). Selon les données de la société d'État, 19% des conducteurs qui ont un cellulaire reconnaissent qu'ils utilisent leur appareil pour envoyer des messages textes.

Mercredi, lors d'un échange avec la presse parlementaire, M. Poëti a affirmé que l'utilisation du cellulaire pour envoyer des «textos» est «un problème grandissant», toutes catégories d'âge confondues.

«Lorsque la réglementation a été faite pour les cellulaires, les téléphones intelligents, à cette époque, l'utilisation du message n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui, a-t-il dit. Donc on ne pouvait pas le prévoir. Mais, force est de constater qu'actuellement c'est un réel problème au Québec.»

Le ministre a eu des discussions à ce sujet avec la SAAQ afin d'augmenter rapidement les sanctions, notamment de hausser à quatre le nombre de points d'inaptitude.

«Dans un premier temps on fait de la prévention, on fait de la publicité, mais je vous annonce que j'ai eu des discussions avec les gens de la SAAQ et il pourrait être possible, assez rapidement, minimalement d'augmenter les points d'inaptitude, pour que les gens réalisent vraiment que c'est une question de sécurité», a-t-il dit.

L'ampleur du phénomène est difficile à évaluer, mais M. Poëti a estimé que plusieurs accidents sont causés par l'utilisation de téléphones intelligents au volant.

«Souvent lorsque vous avez un accident, et s'il y a un décès, vous ne savez pas nécessairement que l'accident a été causé par ça, a-t-il dit. Mais on sait qu'actuellement il y a plusieurs accidents, il y a beaucoup de gens qui n'ont pas d'acuité au volant parce qu'ils sont en train de texter. On fait de la prévention, mais malheureusement, des gens tous les jours textent en conduisant, c'est inacceptable, malheureusement on va devoir prendre les moyens pour régler ce problème-là je l'espère.»

Le Québec est la province canadienne où les amendes sont les moins élevées contre les conducteurs qui utilisent leur cellulaire au volant. La Nouvelle-Écosse impose de 255 $ à 520 $, sans point d'inaptitude. En Saskatchewan, les conducteurs sont passibles d'une amende de 280 $ et de quatre points d'inaptitude.

Un porte-parole de la SAAQ, Mario Vaillancourt, a affirmé qu'une quatrième campagne publicitaire au sujet des «textos» au volant est diffusée depuis la mi-septembre.

«C'est dangereux d'utiliser le cellulaire au volant, soit pour parler ou texter, et on rappelle aux gens que c'est incompatible évidemment avec la fonction de conduire, parce que ça vient vous distraire, a-t-il dit. Ça peut faire en sorte que vous avez un plus grand risque d'avoir des accidents.»

Selon M. Vaillancourt, la hausse des infractions est notamment liée à l'augmentation du nombre d'appareils, mais aussi aux opérations policières qui ciblent spécifiquement ce problème.

«C'est sûr que ça peut venir influencer le nombre d'infractions, mais c'est sûr qu'effectivement les infractions sont à la hausse», a-t-il dit.