Le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, accuse les syndicats des employés municipaux de se contenter de brandir des slogans en réaction au projet de loi 3 et de ne faire aucune proposition pour remettre à flot les régimes de retraite. Ils se tirent dans le pied avec leurs moyens de pression, selon lui.

Le ministre soutient que «des éléments du projet de loi peuvent être modifiés», mais «dans le respect des principes incontournables» que défend le gouvernement. Par exemple, il est hors de question de renoncer au partage à parts égales entre les travailleurs et la municipalité des déficits passés ou encore à la réduction des coûts des régimes à 18% de la masse salariale - 20% dans le cas des policiers et de pompiers.

«La meilleure façon d'avancer, c'est d'avoir un argumentaire étayé. Et à l'heure actuelle, je n'ai entendu que des slogans. Je n'ai pas entendu une proposition pour assurer la pérennité des fonds de pension par les représentants des associations syndicales», a affirmé le ministre, qui commentait les moyens de pression des syndiqués pour la première fois hier.

«Ce n'est pas avec de la boue sur les capots de voitures qu'on va faire avancer ce dossier-là. Ce n'est pas non plus en ne portant pas l'uniforme. Je comprends qu'on peut se démarquer de cette façon-là, mais ce n'est pas comme ça qu'on va faire avancer le dossier.» Selon lui, le slogan «Au voleur» «s'apparente à un très mauvais message».

Il doute de l'efficacité de la stratégie syndicale. «Est-ce que vous pensez sincèrement qu'ils se rendent service dans l'opinion publique en utilisant ce genre de moyens là? La réponse est non à l'évidence.»

Les syndicats plaident que la négociation est la meilleure façon de trouver une solution aux déficits passés, mais Pierre Moreau souligne que cet enjeu «n'a jamais été réglé» lors du renouvellement de conventions collectives ou de pourparlers sur les retraites.