Robert Poëti s'est soumis pour la première fois aux questions nourries des députés de l'opposition, hier, dans le cadre de l'étude des crédits de son ministère. Assurance automobile, alcool au volant chez les jeunes et Agence métropolitaine de transport (AMT) étaient à l'ordre du jour. Tour d'horizon.

Baisse des primes en 2016, «c'est certain»

Les primes d'assurance automobile diminueront dans deux ans, a prédit le ministre des Transports. Il y aura «une baisse de prime en 2016, c'est certain», a-t-il répondu au député caquiste François Bonnardel, qui l'interrogeait à ce propos.

M. Poëti a ajouté ne pas pouvoir préciser sur-le-champ le montant de cette diminution. Celle-ci sera rendue possible par l'amélioration importante du bilan routier au Québec durant les dernières années. En 2013, le nombre de décès sur les routes était comparable à celui que l'on déplorait en 1945, avec toutefois 30 fois plus de véhicules en circulation.

La législation qui encadre l'imposition des primes de la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) commande une révision de leur montant tous les trois ans. Cette évaluation devra avoir lieu en 2016. Dans le passé, la SAAQ n'a jamais diminué le montant des primes qu'elle impose aux automobilistes.

Reproches aux jeunes péquistes

En commission parlementaire, le ministre des Transports a tenu à reprocher aux jeunes péquistes leurs prises de position quant à l'interdiction totale imposée aux jeunes conducteurs de consommer de l'alcool avant de prendre le volant.

Depuis quelques années, les jeunes conducteurs de moins de 21 ans ou avec moins de deux années d'expérience de conduite se voient appliquer un régime de «tolérance zéro». En fin de semaine, l'aile jeunesse du Parti québécois et son nouveau président, Léo Bureau-Blouin, ont remis en question ce régime différencié. L'organisation propose de se baser uniquement sur l'expérience de conduite plutôt que sur l'âge de l'automobiliste pour déterminer s'il peut boire un verre avant de prendre la route.

«Je suis complètement renversé», a dit Robert Poëti, hier, après avoir qualifié de «sidérants» les propos de Léo Bureau-Blouin. «Actuellement, les deux causes les plus importantes de décès pour nos jeunes sur la route, c'est l'alcool et la vitesse.»

Porte ouverte aux stationnements incitatifs payants

Robert Poëti s'est dit sceptique devant l'idée de faire payer les résidants de la banlieue pour l'utilisation des stationnements incitatifs de l'Agence métropolitaine de transport (AMT), sans toutefois fermer la porte à cette possibilité.

Un projet-pilote de l'organisation oblige déjà les utilisateurs de six stationnements à sortir leur portefeuille s'ils veulent laisser leur véhicule non loin d'une gare de train de banlieue. L'initiative toucherait moins de 20% des places, mais servirait à concevoir un modèle d'affaires à appliquer à l'ensemble des stationnements incitatifs au cours des prochaines années.

«Il n'est pas de l'intention de l'AMT et il n'est pas de mon intention - d'aucune façon - [...] de facturer un montant à toute personne qui se stationnerait dans un stationnement incitatif, a-t-il dit. Ça n'arrivera pas. Nous n'allons pas faire payer tous les gens qui vont se stationner.»

Devant les journalistes, il a toutefois refusé de fermer cette porte. «J'espère que je peux changer d'idée!» après le projet-pilote, a-t-il dit.