Le ministre du Travail, Sam Hamad a nié formellement avoir utilisé les locaux de son ancien employeur, la firme de génie-conseil Roche pour faire campagne en 2008.

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Joint vendredi, le ministre Hamad s'est soustrait un moment à des funérailles auxquelles il assistait pour commenter les déclarations faites par André Côté, un ex-vice président de Roche devant la commission Charbonneau. «J'ai vérifié avec deux de mes organisateurs pour savoir si on avait utilisé des locaux de Roche. La réponse était clairement : non !», a-t-il dit.

M. Côté, un des responsables du financement politique pour la firme de génie-conseil, soutient que des locaux de Roche ont servi à une association libérale de Louis-Hébert pour solliciter des appuis. « Je pense que c'était pour Sam Hamad, à Québec », a-t-il déclaré. Il ne pouvait se rappeler si ces locaux ont été loués ou prêtés.

«On avait notre propre local, il a été déclaré et payé » a soutenu M. Hamad. Semblable vérification a été faite pour les élections de 2008, celles ciblées par M. Côté, de même que pour celles de 2007, 2012 et 2014.

En 2007, son local occupait des locaux dans le même édifice que Roche, mais les rapports déposés au DGE montrent qu'une facture de 3 700 $ avait été payée au propriétaire, une compagnie à numéro. En 2008, le quartier général de M. Hamad se trouvait voisin du bureau de Roche et avait coûté 1 642 $, a relevé Charles Robert, porte-parole de l'aile parlementaire libérale. Lors de ces élections, la campagne libérale de Louis-Hébert avait payé aussi plusieurs milliers de dollars pour des lignes téléphoniques supplémentaires pour le jour du vote.

M. Hamad est moins catégorique pour les élections de 2003, ses premières pour lesquelles il n'a pas fait la même vérification - le témoin Côté parlait clairement du scrutin de décembre 2008. «Je ne pense pas non plus, on avait notre local aussi en 2003.»

M. Hamad avoue ne pas comprendre quel avantage il y aurait à utiliser un local sous le couvert. «Le local on le loue et on le paie...  Il n'y aurait pas d'avantages à faire des téléphones d'un autre endroit. «C'est plate en maudit, les gens disent n'importe quoi !»

Irrité par les nouvelles allégations, M. Hamad dit avoir vérifié auprès de deux de ses organisateurs. Ils « me confirment que nous n'avons pas utilisé les locaux de Roche et que nous avions propres locaux, loués et déclarés au Directeur général des élections (DGE), a indiqué M. Hamad. Donc c'est faux. »

Le député-ministre de Louis-Hébert insiste sur l'incapacité du témoin à être catégorique dans ses affirmations.

Il déplore avoir à répondre constamment à des allégations liées à son passé dans la firme d'ingénieurs à titre de vice-président. La semaine dernière, des documents de l'UPAC exposaient un témoignage selon lequel tous les vice-présidents chez Roche contribuaient aux partis politiques à même les bonis annuels qui leur étaient versés.