L'omniprésence de la question référendaire dans le programme du Parti québécois (PQ) place la formation dans une situation «sans issue» pour espérer un jour former le gouvernement, croit le chef caquiste François Legault.

À l'entrée du caucus des députés de la Coalition avenir Québec (CAQ), jeudi, à Drummondville, M. Legault n'a pas mâché ses mots pour expliquer la déconfiture du parti souverainiste le soir du 7 avril.

«Le PQ va passer par la même réflexion que j'ai effectuée en 2009 (avant de quitter la politique), a-t-il dit. L'article 1 (du parti), c'est la souveraineté et les gens ne veulent pas de référendum. Il y a beaucoup de militants qui sont juste au PQ pour faire le référendum. Pour moi, c'est sans issue.»

M. Legault, qui estime que le PQ est dans un «cul-de-sac», invite ainsi les militants péquistes à se joindre à la CAQ, un parti «nationaliste moderne».

«Il y a plus de 70% des Québécois qui ne veulent pas de référendum, a dit le chef caquiste. C'est sans issue pour quelqu'un qui veut des chances d'aller au gouvernement. C'est quoi la solution? Moi je ne l'ai pas trouvé alors j'ai décidé de former un nouveau parti.»

M. Legault est même allé jusqu'à dire qu'il était prêt à accueillir dans ses rangs Jean-François Lisée, Bernard Drainville et Pierre Karl Péladeau - s'il vend ses actions de Québecor - au sein de son parti si les trois ténors souverainistes finissent par en avoir marre du dossier référendaire.

«Je ne sais pas si Jean-François Lisée, Bernard Drainville ou Pierre Karl Péladeau vont trouver la solution (à la question référendaire) mais j'ai des gros doutes, a souligné le chef caquiste. Tout le monde est (le) bienvenu à la CAQ.»

Le chef de la CAQ a par ailleurs reconnu que le parti devra être en mesure de s'enraciner dans certaines régions, comme la Gaspésie, la Côte-Nord, l'Abitibi-Témiscamingue ainsi que l'Outaouais pour espérer gonfler son équipe de 22 députés lors du prochain scrutin provincial, dans quatre ans.

«Nous allons nous remettre en question entre autres sur l'organisation, on a vu qu'il faut l'améliorer en région, a observé le chef de la CAQ. Les libéraux ont été très forts dans le vote par anticipation dans les régions.»

Selon M. Legault, il est impossible pour les caquistes de devenir l'alternative au sein de la sphère politique sans une «bonne» équipe de bénévoles sur le terrain dans les régions de la province.

«Ce n'était pas le cas (lors de la campagne électorale), il faut être honnête, a reconnu le chef caquiste. C'est certain que dans ces régions, il y a un défi d'organisation, de mobilisation des militants et d'avoir des bénévoles qui font sortir le vote.»