Même s'il a refroidi la frénésie pré-électorale mercredi dernier, le gouvernement péquiste ne ferme pas encore la porte au déclenchement d'élections cet automne.

> En photos: sécurité renforcée au Lac-Taureau

À l'entrée d'un conseil des ministres spécial se déroulant au Lac-Taureau, dans Lanaudière, les ministres se sont faits évasifs. Déclenchera-t-on des élections au début novembre? «Je vous souhaite la plus belle des journées», a répondu le vice-premier ministre, François Gendron. «Je souhaite une belle journée. Sincèrement, une belle journée», a-t-il poursuivi.

Mercredi dernier, M. Gendron affirmait pourtant que les Québécois ne voulaient pas d'élections cet automne.

«Je pense que les électeurs ne souhaitent pas d'élections. J'ai le droit de dire ça. On a de l'ouvrage par-dessus la tête. Il y a toutes sortes de beaux chantiers...», disait-il. «Ça prend une raison pour aller en élections. Je n'en vois pas», avait-il ajouté.

Il n'a pas voulu répéter ces propos ce matin.

Jean-François Lisée a quant à lui joué au sphinx. «On va réfléchir, on va faire le bilan, et on va faire des plans pour l'avenir...», a-t-il répondu.

Mercredi, M. Lisée disait ne «pas être pressé d'aller voir les électeurs».

Une «réflexion à faire» 

Les ministres péquistes ce matin préféraient commenter la température ce matin devant les journalistes.

«Non, on ne craint pas (d'élections)», a affirmé Gaétan Lelièvre, ministre des Régions.

Il a affirmé que le conseil des ministres avait «une réflexion à faire». «Je sais que vous aimeriez avoir de belles déclarations, mais je suis certain que vous comprenez que c'est difficile. En fin de journée, il y a sûrement des gens qui vont vous parler», a-t-il dit.

Le caucus est-il divisé? «On est en réflexion», a répondu M. Lelièvre.

Cloutier pas intéressé par des élections

Seul Alexandre Cloutier a fait savoir aujourd'hui sans trop de détours qu'il ne souhaitait pas d'élections. «Je vous ai dit en début de semaine que je  faisais partie de ceux qui croyaient que le gouvernement du Québec avait énormément de travail à faire et qu'on avait plusieurs chantiers importants», a affirmé le ministre des Affaires intergouvernementales.

Il souhaite «pour le moment qu'on soit au travail et qu'on continue de travailler».

Le gouvernement péquiste a adopté une loi pour instituer des élections à date fixe. Mais il a maintenu la prérogative royale, qui permet à la première ministre de demander au lieutenant-gouverneur - le représentant de la monarchie - de dissoudre la chambre et déclencher des élections. Ce serait violer l'esprit de la loi, selon Québec solidaire.

Questionnée à ce sujet, Martine Ouellet, ministre des Ressources naturelles, a affirmé que «les élections, ça va être le choix des oppositions», sans vouloir en dire davantage.

Selon notre dernier sondage CROP, déclencher des élections cet automne serait un pari risqué pour la première ministre Pauline Marois. Le Parti libéral mène, avec 38% des intentions de vote, devant le Parti québécois (34%), la Coalition avenir Québec (15%) et Québec solidaire (8%).

 

Jaggi Singh entre dans l'auberge

Le manifestant bien connu Jaggi Singh a réussi à entrer ce matin à l'auberge où se déroule le conseil des ministres. Selon le bureau de la première ministre, les agents de la Sûreté du Québec le suivaient et l'ont laissé entrer dans la petite salle de presse au lieu de lui barrer la route et créer une confrontation. Devant les journalistes, M. Singh a dénoncé la charte des valeurs québécoises, qui permet de donner libre cours selon lui à des propos «xénophobes». Les policiers l'ont ensuite dirigé vers la sortie, où il a rejoint quatre manifestants qui l'accompagnaient.

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Jaggi Singh