À son tour, la Fédération des femmes du Québec prend position dans le débat sur la laïcité de l'État, refusant que l'on interdise le port de signes religieux aux employés de l'État et s'opposant aussi à l'obligation faite aux femmes de porter certains signes religieux.

La Fédération des femmes du Québec a réitéré, mercredi, la position qu'elle avait déjà prise en 2009, a précisé en entrevue sa présidente, Alexa Conradi.

«On est contre l'idée d'une charte des valeurs québécoises; ça déplace le débat. On pense qu'il y a finalement trois grands débats: un sur la laïcité, un deuxième sur comment on conçoit l'égalité dans la société québécoise (...) et un troisième sur le comment vivre ensemble dans une société largement diversifiée», a résumé Mme Conradi.

Elle estime que le port du hijab ou de la kippa «n'est pas une entrave au travail, à des rapports cordiaux, professionnels, sauf dans le cas de quelques fonctions, comme les policiers ou bien les juges, où il y a un pouvoir coercitif donné». Dans ces derniers cas, elle ne voit donc pas de problème à ce qu'une loi empêche le port de signes religieux ostentatoires.

Mme Conradi rappelle que sa fédération, historiquement, s'est battue pour que les femmes aient accès au marché du travail afin d'acquérir plus d'autonomie et ce travail inclut des postes dans la fonction publique et parapublique.

«Est-ce que porter le foulard c'est un choix? C'est difficile pour nous de le savoir. Nous, on ne veut pas que la laïcité choisie, finalement, finisse par restreindre le droit des femmes», a-t-elle plaidé.

Elle croit aussi qu'il faut distinguer la neutralité religieuse de l'État et la neutralité des personnes qui occupent un emploi pour l'État.

Mme Conradi souligne également que pour être cohérent avec sa politique de neutralité, l'État devrait cesser de subventionner les écoles confessionnelles et que la croix ne devrait plus être «au coeur de l'Assemblée nationale».