Le gouvernement du Québec et le Conseil des Innus de Pessamit ont conclu, dimanche, un protocole d'entente afin de mettre un terme aux différends qui ont conduit à la fermeture partielle de la route 138 la semaine dernière.

D'ici là, les six groupes de pression de la communauté innue ont accepté, d'un commun accord, de suspendre les opérations de blocage de la route 138 durant tout le déroulement des négociations.

Les Innus de la Côte-Nord craignent que le Plan Nord se traduise par une remise en question de leurs droits ancestraux sur le territoire. Ils revendiquent aussi les titres aborigènes sur ces territoires, ce qui pourrait entraîner, pour Québec, le versement de sommes astronomiques.

À plus court terme, ils contestent certains aspects des grands projets hydroélectriques en cours, dont l'installation d'un poste d'Hydro-Québec sur le site du mégachantier de La Romaine.

Deux communiqués distincts ont été acheminés aux médias dimanche. Selon la version des Innus, l'entente établit le cadre d'un processus spécial de négociation pour régler les «griefs des Innus de Pessamit». Du côté du gouvernement, c'est plutôt une nouvelle relation qui a été convenue dimanche, basée sur le dialogue, l'ouverture et le respect mutuel.

Le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley s'est dit satisfait des pourparlers du week-end.

«Je suis heureux du dénouement de cette rencontre qui souligne un nouveau départ entre le Conseil des Innus de Pessamit et le gouvernement du Québec. Nous sommes convaincus que le dialogue est la clé d'un climat propice à l'édification de relations constructives», a déclaré M. Kelley.

Pour le consultant en communications pour les Innus, Éric Cardinal, le Plan Nord n'est pas l'objet essentiel du litige parce qu'il regroupe un ensemble de grandes lignes. Il s'agit plutôt d'une série de dossiers qui traînent depuis longtemps et qui doivent être réglés d'ici le 31 octobre. «Les journalistes parlent du Plan Nord parce que c'est plus simple, mais il y a beaucoup d'éléments là-dedans» a-t-il déclaré à la Presse Canadienne.

Une rencontre doit avoir lieu prochainement entre le chef Raphaël Picard et le premier ministre Jean Charest pour officialiser cette démarche dans les prochains jours.

Les deux parties se sont engagées à en arriver à des ententes-cadres d'ici le 31 octobre prochain. Afin d'atteindre cet objectif, une rencontre aura lieu cet été pour discuter de l'avancement des travaux.

Différents sujets feront l'objet de discussions dont le statut de la route 138, les litiges juridiques et le développement économique de la communauté innue.