Pauline Marois demande aux nouveaux députés néo-démocrates élus au Québec lors de l'élection fédérale de lundi dernier de défendre les intérêts du Québec, notamment dans le dossier du Bas-Churchill.

«Je souhaite une chose, c'est qu'ils défendent les intérêts du Québec; ça, pour moi, c'est fondamental, parce qu'ils ont été élus par des Québécois. Et il y aura des dossiers majeurs, on pense entre autres aux Chutes Churchill, avec le projet qu'a le gouvernement fédéral de soutenir le gouvernement de Terre-Neuve pour compétitionner le Québec. Il y a les chantiers Davie à Lévis. Alors j'espère, moi, que nos députés, puisque ce sont nos députés du Nouveau Parti démocratique, vont avoir à coeur de défendre les intérêts du Québec», a affirmé Mme Marois.

La chef de l'opposition officielle à l'Assemblée nationale était de passage à Montréal, vendredi, pour livrer aux membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain une allocution intitulée «agir pour créer de la richesse».

Elle leur a d'ailleurs livré un discours d'allure électorale, à haute saveur économique, prenant plusieurs engagements sur le transport et la gouvernance de Montréal.

Interrogée à savoir si la volonté de changement manifestée par les électeurs québécois, lors de la dernière élection fédérale, ne risquait pas d'aider la coalition de François Legault, au provincial, puisqu'elle incarne aussi un grand changement, loin des partis traditionnels, Mme Marois a répliqué que c'est plutôt le PQ qui incarnait ce changement.

«Le Parti québécois propose le plus grand changement, c'est celui de nous mettre en route vers la souveraineté. En ce sens-là, on se situe dans cette mouvance qu'est le changement», a rétorqué la chef péquiste.

Mme Marois n'a pas voulu critiquer la présidente sortante de la CSN, Claudette Carbonneau, qui, dans une entrevue au Devoir, l'a rendue responsable de la défaite du Bloc québécois, à cause de son soi-disant manque de clarté sur la démarche référendaire vers la souveraineté.

«C'est son point de vue à elle. Nous avons décidé qu'il n'y aurait pas de stratégie ouverte. C'est un programme qui a été adopté presque à l'unanimité au Parti québécois, le programme nous menant vers un gouvernement souverainiste», a répliqué Mme Marois.

Devant plusieurs centaines de convives de la Chambre de commerce, Mme Marois a aussi soulevé les allégations de corruption et de collusion qui frappent le monde de la construction, et ce, dans un contexte où le gouvernement investit énormément dans la construction ou la rénovation d'infrastructures.

«Le Québec est en train d'investir des dizaines de milliards de dollars. Nous ne savons pas exactement quelle proportion de cet argent est perdue dans les affaires de collusion et de corruption. Est-ce que c'est 25 pour cent? Est-ce que c'est 30 pour cent? Nous avons maintenant la certitude qu'une partie de ces fonds publics nourrit le crime organisé. Il faut absolument crever l'abcès», a-t-elle lancé, réitérant sa promesse de tenir une commission d'enquête sur la construction, si elle est élue.