Discuter de souveraineté et de Constitution en temps d'incertitude économique risque de faire fuir les investisseurs étrangers, croit le ministre du Développement économique du Québec, Raymond Bachand.

Dans un point de presse impromptu qu'il a tenu hier à Montréal, le député d'Outremont a vertement critiqué les ordres du jour mis de l'avant au cours du week-end à la conférence nationale des présidents du Parti québécois (PQ) et au conseil général de l'Action démocratique du Québec (ADQ).

«Les deux partis d'opposition affirment que leur priorité est l'économie, mais, dans les instances les plus importantes de leurs partis, l'ADQ parle de Constitution et le PQ discute de souveraineté, souligne le ministre. S'il y a bien quelque chose qui perturbe l'économie, ce sont ces deux enjeux. Le Québec n'a pas besoin de plus d'incertitude en ce moment.»

Au conseil général de son parti, à Drummondville, le chef de l'ADQ, Mario Dumont, a en effet proposé de rouvrir la Constitution. Quant à Pauline Marois, elle s'est dite mieux outillée que les libéraux pour faire face à une crise économique. Le ministre Bachand lui reproche toutefois d'avoir redonné la priorité à la question nationale.

«Je me promène partout sur la planète pour rassurer les investisseurs. Je parle chaque semaine aux dirigeants dans les sièges sociaux à Toronto, à New York à Londres... Lorsqu'ils vont lire ce qui s'est dit en fin de semaine, ils vont se demander s'il existe une véritable union au Québec pour bâtir l'économie. C'est une question de perception à l'étranger.»

Grand Prix: plusieurs promoteurs intéressés

Raymond Bachand a profité de l'occasion pour faire le point sur le dossier du Grand Prix. Après avoir rencontré jeudi, à Londres, le grand patron de la F1, Bernie Ecclestone, le ministre a dit qu'il ne fermait pas la porte à un investissement de la part du gouvernement provincial pour sauver la course.

«Avec la disparition du Grand Prix, c'est plus de 15 millions de dollars en impôts, en TVS et en TVQ de moins dans nos poches, dit-il. On pourrait prendre un petit morceau de cet argent-là pour appuyer l'événement, comme on le fait avec les festivals.»

Selon le ministre, plusieurs promoteurs se sont montrés intéressés à prendre l'organisation de la course en main. «Mais ça ne veut pas dire qu'on a une offre en ce moment.»

Quant à l'échéancier du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal pour sauver le Grand Prix, «il se compte en jours ou en petit nombre de semaines».