Le NPD demeure le seul parti qui défend véritablement la cause de « monsieur et madame Tout-le-Monde » au moment où les inégalités entre les riches et les moins bien nantis s'accentuent au pays, affirme le chef néo-démocrate Jagmeet Singh.

Alors que des milliers de militants néo-démocrates convergent vers Ottawa afin d'assister en fin de semaine au dernier congrès du NPD avant les élections fédérales, prévues en octobre 2019, Jagmeet Singh estime que les inégalités sociales qui sont de plus en plus manifestes constituent le plus grand défi « de notre génération ».

Dans une entrevue accordée à La Presse, hier, à la veille de son premier congrès en tant que chef, M. Singh a soutenu que le NPD compte faire de la lutte contre ces inégalités l'un des enjeux de la prochaine bataille électorale, dénonçant au passage la timidité du gouvernement libéral de Justin Trudeau à s'attaquer aux paradis fiscaux depuis son arrivée au pouvoir.

UN DES THÈMES DU CONGRÈS

La lutte contre les inégalités sera d'ailleurs un des thèmes dominants du congrès du NPD, auquel devraient participer quelque 1800 membres. De nombreuses résolutions liées à cette question, telles que la création d'une assurance-médicaments universelle, l'adoption d'un programme national de soins dentaires, l'élimination graduelle des frais de scolarité pour les études universitaires, l'instauration d'un revenu minimum garanti ou encore la lutte contre les paradis fiscaux et l'élimination des échappatoires fiscales, doivent être débattues.

« Un des grands défis de notre génération, ce sont les inégalités. Tous les néo-démocrates sont tellement unis pour lutter contre les inégalités et les réduire », a affirmé M. Singh.

« En luttant contre les paradis fiscaux et en supprimant les échappatoires, nous pouvons aller chercher des revenus pour investir dans les programmes sociaux. Il est important de faire quelque chose et d'agir pour réduire les inégalités », a-t-il dit.

Durant le congrès, M. Singh devra soumettre son leadership à un vote de confiance, même s'il a été élu chef du NPD il y a cinq mois environ. En entrevue, M. Singh a dit avoir confiance que les militants vont l'appuyer sans équivoque, tout en qualifiant de « bizarres » les règles de la constitution du NPD qui exigent la tenue d'un vote de confiance à chaque congrès, même si le chef vient d'être élu.

DÉBATS ORAGEUX

Par ailleurs, M. Singh a dit voir comme « une bonne discussion de famille » les débats orageux qui opposent les gouvernements néo-démocrates de la Colombie-Britannique et de l'Alberta au sujet de l'élargissement de l'oléoduc Trans Mountain.

La semaine dernière, la première ministre de l'Alberta Rachel Notley a suspendu les importations de vins de la Colombie-Britannique après que le gouvernement néo-démocrate de John Horgan eut décidé d'interdire la hausse des exportations de bitume dilué tant que la Colombie-Britannique n'aura pas obtenu la garantie que les expéditeurs ont la capacité de nettoyer et de décontaminer de manière efficace un déversement de pétrole issu des sables bitumineux.

Le froid entre ces deux cousins provinciaux aura inévitablement des échos au congrès national du NPD : des militants souhaitent faire adopter une résolution interdisant le projet d'élargissement du pipeline Trans Mountain - un projet qui a été approuvé par le gouvernement Trudeau en novembre 2016 et qui doit permettre de tripler la capacité de ce pipeline reliant déjà l'Alberta au port de Vancouver, à Burnaby.

Mme Notley et M. Horgan brilleront d'ailleurs par leur absence en fin de semaine, alors que la chef du NPD de l'Ontario, Andrea Horwath, prendra la parole devant les militants, à quelques mois des élections provinciales prévues le 7 juin.

« Comme dans toutes les familles, on a de temps en temps des discussions, des conversations. Donc, ça ne m'inquiète pas. Ça se passe tout le temps durant les congrès. En général, je trouve que nous sommes unis par rapport à nos valeurs. Nos valeurs nous unissent », a-t-il dit.