L'Organisation des traités de l'Atlantique nord (OTAN) souhaite voir le Canada jouer un rôle dans sa mission militaire repensée pour entraîner les forces de la sécurité irakiennes, et le secrétaire général de l'alliance en a fait part directement au ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion.

Selon ce qu'a appris La Presse Canadienne, Jens Stoltenberg a approché M. Dion en marge de la rencontre des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles, la semaine dernière. Cela pourrait être très utile aux libéraux, dont la première période des questions depuis leur arrivée au pouvoir les a obligés à se défendre de se défiler de la lutte contre le terrorisme du groupe État islamique (ÉI).

La conversation entre les deux hommes n'était pas une réunion formelle, mais des sources de la défense et de la diplomatie ont affirmé que M. Stoltenberg cherchait à sonder l'intérêt du gouvernement Trudeau à participer au programme de renforcement de la défense annoncé l'été dernier.

Le Canada a déjà participé à une autre mission d'entraînement en Irak, qui s'est terminée en 2011 lorsque les États-Unis ont rapatrié leurs troupes, a indiqué une source, qui s'est confiée sous le couvert de l'anonymat.

L'OTAN n'a pas d'échéancier pour la nouvelle mission d'entraînement, qui se déroulera dans des bases sécurisées en Turquie et en Jordanie, et fomera les soldats et policiers dans une vaste étendue de domaines, comme le désamorçage des engins explosifs, la destruction de bombes, le déminage, la planification civile-militaire, la cyberdéfense, la médecine militaire et l'aide médiale.

Un responsable de l'OTAN, qui a aussi requis l'anonymat, a indiqué que la mission en était encore à l'étape de planification et que les pays membres de l'alliance n'avaient pas encore à confirmer leur contribution.

Les plans du gouvernement de retirer les avions de chasse CF-18 de la mission de bombardement se réaliseront «dans les prochaines semaines, et non dans les prochains mois», a affirmé mercredi dernier M. Dion, ajoutant que les détails de la mission d'entraînement devront faire l'objet de négociations avec les alliés.

«Nous voulons procéder lorsque nous arriverons avec un nouveau plan, a-t-il expliqué. Le faire avant d'avoir le nouveau plan donnerait lieu à une sorte de vide que nous voulons éviter. Nos alliés comprennent cela.»