Le gouverneur général David Johnston, dont le mandat devait prendre fin cet automne, restera en poste jusqu'en septembre 2017, a annoncé mardi le premier ministre Stephen Harper.

M. Johnston, qui occupe les fonctions de gouverneur général depuis le 1er octobre 2010, demeurera donc le représentant de la Reine d'Angleterre au Canada jusqu'aux célébrations entourant le 150e anniversaire de la confédération canadienne. Généralement, le mandat du gouverneur général est d'une durée de cinq ans.

« Son Excellence David Johnston est un gouverneur général (...) qui travaille sans relâche à faire progresser les intérêts des Canadiens et à mieux faire connaître notre grand pays, ici et à l'étranger. Dans son rôle de représentant de la Reine au Canada, il apporte une contribution remarquable au pays et exerce ses fonctions avec dignité, sagesse et assurance. Je me réjouis qu'il poursuive son excellent travail dans ce rôle essentiel », a soutenu le premier ministre Stephen Harper dans un communiqué de presse.

Avant d'accéder au poste de gouverneur général M. Johnston, originaire de Sudbury, en Ontario, fut avocat et administrateur universitaire. Il a été doyen à l'Université Western Ontario, recteur et vice-chancelier à l'Université McGill et président de l'Université de Waterloo.            

En prolongeant le mandat de M. Johnston, M. Harper évite d'abord et avant tout à devoir nommer un gouverneur général inexpérimenté au cours des prochains mois alors que le compte à rebours électoral est bien engagé. 

Le prochain scrutin pourrait bien naissance à une nouvelle période de turbulence politique à Ottawa. Car la majorité des récents sondages nationaux laissent entrevoir la possibilité que les Canadiens élisent au gouvernement minoritaire aux élections fédérales prévues le 19 octobre. Si ce scénario devait se concrétiser, le gouverneur général pourrait être appelé à trancher des différends entre un gouvernement minoritaire et les partis de l'opposition. 

Par exemple, si les partis de l'opposition décidaient de s'unir pour défaire un gouvernement minoritaire rapidement après les prochaines élections - comme les libéraux, le NPD et le Bloc québécois avaient tenté de le faire en 2008, mais sans succès -, le gouverneur général pourrait être appelé à déclencher de nouvelles élections ou encore il pourrait demander à une autre formation politique de gouverner après avoir obtenu la confiance de la Chambre des communes.

Dans un tel contexte, l'idée d'une coalition entre le Parti libéral et le NPD pourrait donc voir le jour. Cette annonce du bureau du premier ministre est d'ailleurs survenue quelques heures seulement après que le chef du NPD, Thomas Mulcair, eut indiqué être ouvert à l'idée de conclure une alliance avec le Parti libéra du Canada si cela devait s'avérer nécessaire pour mettre fin au règne des conservateurs de Stephen Harper.            

Dans une mêlée de presse à Montréal, mardi matin, M. Mulcair a dit avoir confiance de pouvoir remporter la prochaine élection fédérale. Mais il n'a pas exclu la possibilité de l'élection d'un gouvernement minoritaire.

«Les choses vont tellement bien que, pour la première fois de l'histoire du Canada, il va y avoir une course à trois à la prochaine campagne électorale», a-t-il dit. L'élection d'un gouvernement minoritaire ne peut donc être exclue dans ce contexte et il est impératif, selon lui, de tout mettre en oeuvre pour empêcher les conservateurs de maintenir le pouvoir.

- Avec la Presse canadienne