Le NPD votera contre le projet de loi C-51 sur la lutte au terrorisme dans sa forme actuelle, et réclame un débat de fond au Parlement sur la question.

Le chef de la formation, Thomas Mulcair, a annoncé aujourd'hui que certains des changements aux règles actuelles, proposés par le gouvernement Harper dans ce projet de loi, sont trop vagues et qu'ils compromettent les droits des Canadiens.

M. Mulcair a invité le Parti libéral à reconsidérer sa position dans le débat qui débutera cet après-midi à la Chambre des communes. Le parti de Justin Trudeau a indiqué qu'il votera pour C-51, bien qu'il ne soit pas d'accord avec tout ce qu'il propose. Il entend le modifier à nouveau s'il prend le pouvoir aux prochaines élections.

Le chef néo-démocrate a accusé les libéraux de s'être laissés intimider par les manoeuvres politiques de Stephen Harper et d'abandonner leurs responsabilités de parti de l'opposition.

« Dans notre vie parlementaire, on vit de ces moments-là où on sait pertinemment bien que se tenir debout sur une question de principe ne va pas nécessairement jouer exactement de la manière dont on aurait souhaité avec le plus grand nombre possible », a noté M. Mulcair. De récents sondages ont indiqué que ces questions de changements des règles sur le terrorisme sont populaires auprès des électeurs.

« Mais j'ai aussi la réputation d'être quelqu'un qui a le courage de ses convictions. Et je crois fermement et sincèrement que ce projet de loi là brime nos droits et libertés d'une manière inadmissible », a ajouté M. Mulcair.

Les préoccupations du NPD portent entre autres sur les nouveaux pouvoirs accordés au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) d'agir pour contrer des menaces terroristes; sur l'insuffisance de la supervision de ces agences de renseignement; et sur la définition trop large de ce qui constitue une menace.

« Il est évident pour nous que ce projet de loi là avec sa large définition pourrait viser des gens qui sont en train de faire une protestation tout à fait correcte parce qu'il ne croient pas en une infrastructure [...], un pipeline par exemple », a déclaré Thomas Mulcair.

Il a indiqué que des changements importants seront nécessaires pour mériter l'appui de son parti, et qu'un nouvel organe de surveillance seul ne sera pas suffisant si tous les autres changements sont maintenus.

Il a accusé le premier ministre Stephen Harper de se servir de ce projet de loi et de la question de la sécurité comme d'une arme électorale en vue des prochaines élections. Et il a invité le gouvernement à ne pas couper court aux débats, comme il a l'habitude de le faire pour accélérer l'adoption de ses initiatives, et de plutôt permettre un débat en profondeur impliquant des opinions d'experts de tous les horizons.