Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a envoyé sa liste de souhaits concernant le prochain budget fédéral. Il demande notamment l'abolition du fractionnement du revenu et la diminution de l'âge de la retraite à 65 ans.

Dans une lettre ouverte publiée dimanche, le porte-parole du parti en matière de finances Nathan Cullen a invité le ministre Joe Oliver à moins dépenser dans les publicités et dans les subventions à l'industrie pétrolière.

Ces montants devraient être réinvestis dans un programme national de garderies qui coûterait 15 $ par jour aux parents, selon M. Cullen. Le député néodémocrate propose aussi l'augmentation graduelle du salaire minimum à 15 $ l'heure.

Le NPD voudrait aussi annuler la modification du calcul des transferts alloués aux provinces et aux territoires pour leur système de santé. Les gouvernements provinciaux et territoriaux croient qu'une telle mesure leur coûtera 36 milliards $ sur dix ans.

Il y a quelques jours, le ministre Oliver a annoncé qu'il retardait la présentation du budget au mois d'avril, au plus tôt, pour mieux évaluer la situation alors que les prix du pétrole chutent depuis plusieurs semaines.

M. Cullen plaide que le gouvernement ne devrait pas reporter le dépôt du budget dans l'espoir que les prix augmentent.

En entrevue téléphonique, le député s'est dit inquiet que M. Oliver se base sur les prédictions trop optimistes du secteur privé, qui croient à un rebond des prix du pétrole plus tard dans l'année - au moment où le ministre préparera son budget.

«J'ai bien peur qu'ils manipulent les chiffres. M. Oliver, cette semaine, à Vancouver, a suggéré que le ministère allait changer son approche. Il va mettre des lunettes roses pour avoir de meilleurs chiffres et justifier ses programmes de dépenses. C'est très inquiétant», a-t-il expliqué.

Le cabinet de Joe Oliver n'a pas répondu aux demandes d'entrevue de La Presse Canadienne.

Selon certains économistes, l'équilibre budgétaire serait très difficile à atteindre dans les circonstances. Le gouvernement devrait piger dans sa réserve de 3 milliards $, ne laissant plus un sou pour de nouvelles mesures, a expliqué l'économiste en chef de BMO Groupe financier Douglas Porter dans une note interne aux employés.

Les conservateurs s'étaient déjà laissé une marge de manoeuvre plutôt limitée en annonçant de nouveaux crédits d'impôt pour les familles dont les coûts sont évalués à plusieurs milliards de dollars. Les mesures financières, qui avaient déjà été annoncées pendant la campagne électorale de 2011, étaient conditionnelles à l'atteinte de l'équilibre budgétaire en 2015.

«Ils se sont acculés eux-mêmes dans un coin. Ils ont dépensé le surplus avant qu'ils l'aient vraiment», a déploré M. Cullen.