Une «erreur humaine» dans une société de télémarketing a placé le gouvernement Harper sur la défensive, lundi. Un citoyen de Trois-Rivières, sollicité par l'organisation des Shriners, a reçu un formulaire de don adressé au Parti conservateur.
Le Trifluvien Lorenzo Sirois a reçu un appel de l'organisation des Shriners, il y a quelques semaines. Son interlocuteur l'invitait à faire un don à cette oeuvre caritative en vue d'un événement qui doit se tenir à Trois-Rivières à la fin août.
M. Sirois a accepté de verser 20$. Quelques jours plus tard, il a reçu une enveloppe marquée du logo des Shriners. Mais à sa grande surprise, l'enveloppe de retour qui se trouvait à l'intérieur était adressée au siège social du Parti conservateur.
Cette étrange affaire, mise au jour par Le Nouvelliste, s'est retrouvée au coeur d'un débat à la Chambre des communes, lundi. Le député de Trois-Rivières, Robert Aubin, a pressé le gouvernement Harper d'expliquer l'incident.
«Les opérations scandaleuses de ce gouvernement depuis un an sont à ce point litigieuses et nombreuses qu'il y a lieu de se poser des questions», a-t-il affirmé.
«Nous ne sommes pas au courant des faits allégués ici», a indiqué en Chambre le secrétaire parlementaire du ministre des Transports, Pierre Poilièvre.
Les Shriners ont eu recours aux services de Xentel pour leur collecte de fonds. Cette entreprise a fusionné avec la société Responsive Marketing Group (RMG) en 2010.
Dans des courriels envoyés séparément à La Presse, RMG et le Parti conservateur affirment tous deux que cet incident a été causé par une «erreur humaine». Un appareil devant préparer les enveloppes pour l'expédition n'avait pas été vidé correctement.
«Cette erreur isolée a été découverte et corrigée, a écrit RMG. Nous nous excusons au donateur pour cette erreur.»
RMG, réputée proche du Parti conservateur, s'est retrouvée au coeur de certaines controverses dans les derniers mois. La Presse a révélé en mars qu'un employé de la firme avait été congédié pour ses méthodes peu orthodoxes de collecte de fonds auprès de membres du Parti conservateur.
Plus récemment, une ex-employée d'un centre d'appels de RMG a affirmé avoir reçu l'ordre de diriger des électeurs vers de faux bureaux de scrutin aux dernières élections. Cette déclaration sous serment a cependant été vivement démentie, tant par le Parti conservateur que par RMG.