Trois jours après son entrée en fonction, le nouveau directeur des communications du premier ministre Stephen Harper subit les foudres de quelques conservateurs québécois pour ses écrits passés.

La première attaque contre Angelo Persichilli, la plus directe, est venue du sénateur Jacques Demers.

À son arrivée à la réunion du groupe parlementaire conservateur, jeudi matin, le sénateur Demers était manifestement en colère.

«Premièrement, avant de dire quelque chose contre les Québécois francophones, il aurait dû y penser deux fois, a lancé M. Demers. C'est pas moi qui l'ai embauché mais ça m'a touché puis ça m'a affecté. (...) C'est sûr que ça me choque.»

Alors qu'il était chroniqueur pour le quotidien Toronto Star, M. Persichilli avait notamment écrit, en avril dernier, que «plusieurs sont fatigués d'entendre le complainte ennuyeuse d'une province qui passe son temps à hurler contre ceux qui paient une partie de ses factures et plusieurs s'inquiètent de la sur-représentation des francophones dans notre bureaucratie, notre parlement et nos institutions».

Ces propos dérangent aussi le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu qui a repris les reproches de son collègue Demers, la fougue en moins.

«C'est toujours choquant d'avoir des propos contre le Québec, contre les Canadiens. Ce n'est pas admissible», a commenté M. Boisvenu.

Quant à savoir si M. Persichilli est à sa place au bureau du premier ministre du Canada, le sénateur Boisvenu a dit: «posez la question au premier ministre. Nous, on attend l'arrivée de M. Bachand et c'est avec lui qu'on va travailler.»

Le premier ministre Harper a recruté cette semaine l'ancien député fédéral André Bachand comme conseiller pour le Québec.

«On a un bon premier ministre qui a à coeur de reconquérir le Québec, a dit le ministre Christian Paradis. On a une belle nomination avec André Bachand. Moi je travaille pour le premier ministre, je ne travaille pas pour M. Persichilli.»

Le ministre Paradis a rappelé que Stephen Harper, par la bouche d'un de ses porte-parole, s'est dissocié des écrits passés de son directeur des communications lorsque ceux-ci ont refait surface la semaine dernière.

M. Persichilli peut cependant compter sur le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, Jason Kenney, qui le défend avec vigueur.

«M. Persichilli n'était pas engagé pour être chroniqueur, pour ses opinions personnelles, a dit le ministre Kenney jeudi matin. M Persichilli est bien connu dans les milieux médiatiques, particulièrement à Toronto dans les communautés culturelles, comme quelqu'un de sage, (qui compte) beaucoup d'expérience, beaucoup de maturité. J'ai beaucoup de respect pour lui et je crois qu'il fera un très bon job au bureau du premier ministre.»

M. Persichilli ne retourne pas les appels des journalistes francophones depuis son arrivée au bureau du premier ministre, cette semaine.