Insulté que le gouvernement Harper ait tenté de l'empêcher de fouler le sol canadien, l'ancien député britannique George Galloway a mis sa menace a exécution en déposant une poursuite contre le ministre de l'Immigration, Jason Kenney.

L'exposé de la demande qui a été déposé mardi stipule que le ministre Kenney et son assistant, Alykhan Velshi, ont abusé de leurs pouvoirs en bannissant M. Galloway du territoire canadien, en mars 2009. George Galloway devait prononcer une série de discours dans le cadre d'une tournée pancanadienne.

La demande introductive d'instance, qui réclame un montant de 1,5 million $ en dommages-intérêts, allègue aussi que Jason Kenney et Alykhan Velshi ont diffamé le plaignant dans les médias britanniques.

George Galloway est un ardent défenseur de la cause palestinienne. Il prévoyait sillonner le Canada afin de se prononcer sur les conflits en Irak et en Afghanistan.

Le ministre Kenney a claqué la porte au nez de M. Galloway sous prétexte que ce dernier était financé par le Hamas, un groupe palestinien que le gouvernement canadien considère comme une organisation terroriste.

Le Britannique soutient que les allégations de Jason Kenney lui ont fait vivre «18 mois d'enfer» et qu'elles l'ont amené à craindre pour sa sécurité.

L'avocat Louis Sokolov, qui représente M. Galloway dans cette affaire, estime que le gouvernement a empêché son client d'entrer au Canada en invoquant des raisons de sécurité nationale afin de le réduire au silence.

«Sa réputation n'a pas seulement été entachée en Grande-Bretagne, mais partout au monde», a déclaré Me Sokolov avant de rappeler que George Galloway avait perdu son siège à la Chambre des communes britannique à la suite de cet événement.

«Il plaidera certainement qu'il a perdu son emploi en partie à cause de cette diffamation», a ajouté l'avocat.

Louis Sokolov a fait valoir qu'il n'avait pas prévu déposer le document en pleine période électorale. Il s'agit, a-t-il assuré, d'une pure coïncidence.

«Les procédures relatives à cette plainte étaient enclenchées bien avant l'annonce du déclenchement des élections», a-t-il affirmé.